[FRANCHE-COMTÉ] Mercantilisme néonazi : Sédition Séquane, Sequania KG

On se souvient tous de ce concert néonazi annulé en mars 2011 :

Le titre de la soirée annonçait le but de l’organisation de ce concert : « soutien financier et moral aux néonazis incarcérés récemment pour faits de violences en Franche-Comté et à Lyon ».
Bien que non signée, l’affiche ne laissait aucun doute sur l’identité des organisateurs. Parmi l’extrême-droite alors présente en Franche-Comté, il existait une organisation qui réunissait les plus extrémistes des fascistes, militants de la cause nazie et de la suprématie blanche, connue sous le nom de Radikal Korps.

Le dossier monté par le CVA FC (Comité de Vigilance Antifasciste Franche-Comtois) démontrait que si le Radikal Korps était à l’origine de cette soirée ce fut le groupuscule Sédition Séquane qui en était le réel maître d’œuvre.

Le CVA FC avait réussit à faire le lien entre Radikal Korps et le Front Comtois. En effet, l’organisation du concert avait été reprise par Sédition Séquane dont le nom de domaine appartenait à Gaëtan PERRET, alors président du Front Comtois. Sur ce site on pouvait déjà commander tee-shirts, accessoires ou posters qui exhibent les symboles des mouvements nazis.

A l’annonce de ces découvertes (le lien entre Sédition Séquane et le Front Comtois, et le site de vente) le site de vente a été mis hors ligne par son administrateur.

Depuis le début de l’année 2012, il est à nouveau accessible et possède également une page Facebook dédiée.

 

LE RETOUR DE SÉDITION SEQUANE (S.S.)

Entre l’ancien et le nouveau site, il n’y a pas beaucoup de différence :

AVANT

 

MAINTENANT

 

On remarquera que la présentation de Sédition Séquane a été remanié mais que le S majuscule reste le même (calligraphie copiée de celle de Skrewdriver, groupe de rock nazi dont le chanteur fut le leader du groupuscule Combat 18 – 1 pour A, 8 pour H soit Adolf Hitler).

 

Comme on l’aura compris d’après le nom du site, Séquane fait référence à la tribu gauloise qui peuplait la zone actuelle de la Franche-Comté ; d’où un lion comtois comme emblème.

 

Chose curieuse le lion comtois repose sur un fond gris représentant un soleil noir.

Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un soleil noir : il s’agit un symbole soit-disant ésotérique de tradition scandinave ou germanique mais dont on trouve un symbole de taille dessiné par la SS dans le château de Wewelsburg dans le sol en marbre de l’ancienne Obergruppenführersaal (littéralement : salle des Obergruppenführer – salle des généraux : salle d’état major de la SS).

L’ancien site n’avait comme logo qu’un demi volatile avec 3 fleurs de lys, emblème de l’ancienne division Charlemagne. Cette division de volontaires français  intégra le corps des SS afin d’aller se battre contre les bolcheviques et défendit durant la bataille de Berlin le Bunker où se trouvait Hitler.

On comprend bien que l’on reste dans la symbolique SS… Ce qui permet de mieux comprendre les articles que l’on peut trouver sur ce site.

 

LA MARCHANDISS

On y retrouve la plupart des logos et signes utilisés par l’extrême droite européenne et blanche sur divers support : des casquettes, des tee-shirts, des badges ou des boucles de ceinturons. Mais outre les croix celtiques on y trouve une quantité impressionnante d’articles en rapport avec le nazisme et surtout avec les tristement célèbres Waffen-SS.

Croix gammées ou celtiques, insigne SS, runes aryennes : toute la décoration du parfait néonazi est là

Entre autre, on peut y trouver des patchs (tissus imprimés pouvant être cousus sur des vêtements) ou épaulettes aux insignes des divisions SS suivantes :

  •     33ème division de grenadiers SS Charlemagne
  •     3ème Panzerdivision SS Totenkopf
  •     7ème division SS de volontaires de montagne Prinz Eugene dit Ōthalan
  •     6ème division SS de montagne Nord dit Hagalaz
  •     5ème Panzerdivision SS Wiking (une svastika ronde)
  •     28ème division SS Wallonie
  •     32ème division SS de grenadiers volontaires
  •     1ere division SS Leibstandarte Adolf Hitler

Ou encore des drapeaux, assurément explicites :

Que Gaëtan PERRET (cet innocent personnage) semble apprécier..

Sur la page facebook de Sédition Séquane on retrouve les mêmes produits, plus quelques bonus, ainsi que des croix gammées qui n’apparaissaient pas sur le site.


Suite à l’article sur le blog de Toufik-de-Planoise « Enquête sur un réseau commercial de produits néo-nazis en Franche-Comté », la plupart des objets dont la connotation SS était un peu trop évidente a été retirée.

 

FRONT COMTOIS ET SÉDITION SEQUANE SONT SUR UN BATEAU…

Dans un premier temps, le Front Comtois a été très nettement aux commandes de Sédition Séquane : le président du Front Comtois et le gérant du site Sédition Séquane était la même personne, Gaëtan PERRET.

Entre temps, les décisions de justice (voir le procès d’un guignol) ont fait que Gaëtan Perret a (soit-disant) quitté le Front Comtois. Celui qui s’était transformé en un stupide et innocent agneau lors de son procès semble bienheureux d’annoncer le lancement du site de propagande néonazie :

Par la suite, les informations contenues dans le Whois (késako?) du site internet de Sédition Séquane ont été masquées, via une société mandataire d’enregistrement de nom de domaine.

 

Sédition Séquane : la boutique du Front Comtois

Le Front Comtois se présente comme une organisation militante. Il va de soit qu’une telle organisation possède du matériel militant. Qu’en est il ? Sur le site internet du Front Comtois, dans l’onglet « Militantisme » outre les autocollants et affiches qui sont toujours en vente (malgré la condamnation de leur président), on y trouve … rien d’autre.

En fait il faut mieux chercher, dans les articles de l’année passée : un tee-shirt « nationaliste franc-comtois », tee-shirt bleu et lion or :

C’est bizarrement le même qui est vendu sur le site de Sédition Séquane :

Les logos Front Comtois et de Sédition Séquane sont presques identiques : un lion sur deux bâtons qui se croisent (Croix de Bourgogne). Au passage, on notera qu’ils ne sont tous 2 pas très éloignés de celui des Werwolf Sequania :

Logo du Front Comtois

Logo de Sédition Séquane

Le logo tel qu’il apparaît sur les vêtements

Logo de Werwolf Sequania

Le Front Comtois ferait-il de la publicité pour Sédition Séquane ou vice-versa ? Est-ce que tous les acteurs concernés ne sont-ils pas qu’une seule et même grosse poignée d’illuminés de la race blanche ?

 

Plusieurs éléments mettent en évidence les liens directs entre ces 2 structures :

  • Sur cette photo porcine, extraite du site du Front Comtois, attestant de leur présence à la journée de Synthèse nationale de 2010, on constate que le Front Comtois n’a pas que des autocollants et affiches à proposer comme outils de propagande ; sur leur stand on retrouve des tee-shirts et des polos avec le logo de Sédition Séquane, des casquettes, et des badges présentés sur une petite tablette noire.

  • Les militants porcins du Front Comtois arborent eux-aussi des vêtements estampillés Sédition Séquane. Il n’y a pas de vêtements au logo du Front Comtois et la plupart du temps, on les voit vêtus aux couleurs de Sédition Séquane, comme ici lors d’un de leur repas « cochon à la broche » :

Un membre du Front Comtois, une fois encore avec un tee-shirt Sédition Séquane

  • Ou ici dans le cortège du Front Comtois au C9M (manifestation nationaliste radicale) à Paris :

2 boneheads à l’extrême-droite de la photo portent polo et sweat de Sédition Séquane

  • A chaque événement nationaliste ou néonazi, Sédition Séquane vient faire son « merchandising ».
  • Comme ici, lors de la conférence de Hervé Ryssen (fou-furieux raciste et négationniste notoire) organisé par le Front Comtois en mars 2012, Sédition Séquane en a profité pour exposer ses derniers tee-shirts…(ainsi que des drapeaux)

  • Les patchs sont aussi très prisés des militants et militantes :

Sédition Séquane est en quelque sorte l’habilleur des néonazis comtois et du Front Comtois : si tu es nazi, que tu habites en Franche-Comté et que tu cherches des habits « NS »explicites, c’est vers Sédition Séquane que tu te tourneras.

 

RATONNADES, RAC, PROMENADES EN FORÊT ET COQUETTERIES

Un mystérieux RAC en Franche-Comté

En se rendant sur la page facebook de Sédition Séquane on pouvez voir le flyer pour un concert qui a déjà eu lieu dans l’est de la france et organisé par une mystérieuse « werhwolf produktion » :

Pour nous, il s’agit d’un projet du groupuscule bisontin Werwolf Séquania qui multiplie les appellations et vitrines pour brouiller les pistes.

 

Pour ce concert, les groupes annoncés étaient déjà présents sur le flyer du concert annulé en mars 2011. Ce qui donne à ce concert un petit air de revanche évidente.

 

Le flyer est apparu une dizaine de jours avant la date, ce qui est court pour ameuter du monde. L’information a été publiée sur le site de Sédition Séquane ainsi que sur de nombreux sites néonazis nationaux et internationaux.

 

Mais apparemment certains étaient au courant bien avant, comme l’atteste le commentaire d’un des membres éminents du Front Comtois, prénommé Celte ou Celte90, Pascal BRACONNIER, sur leur site.


Tout ceci sous-entend que le Front Comtois était au courant bien à l’avance pour ce concert, et que ces membres en ont potentiellement été les organisateurs au côté de Sédition Séquane et de l’équipe Werwolf Séquania.

Même si Laura Jacquot prétend le contraire (sur France 3, sur cette vidéo), ces éléments démontrent une fois encore que le Front Comtois et Werwolf Sequania sont constitués de membres communs, animés par une fascination pour le nazisme.

 

Sequania KG, sponsor vestimentaire des abrutis de Werwolf Seqaunia

Werwolf Sequania, ce « groupe » violent qui commet des agressions en toute impunité au centre ville de Besançon, possède une ligne de vêtements :

Sequania Kampfgruppen, marque dont le slogan est le suivant : « extreme wears for extreme people » (vêtements extrêmes pour personnes extrêmes).

En version raccourcie on dit Sequania KG.

Sequania Kampfgruppen signifie groupe de combat de séquanie ; kampfgruppen faisant référence encore une fois à des termes usités dans l’armée allemande durant le second conflit mondial. 

Ce site de vente de tee-shirts nazis existe toujours mais plus aucun article n’y est vendu (suite à la publication de l’article sur le site Toufik-de-planoise). Il nous reste quelques captures d’écran…

 

Mais la ligne de vêtements est réapparue sur le site de Sédition Séquane.

En terme de production et de visuels, les tee-shirts Sequania KG sont à l’effigie de Léon Degrelle, de Peiper, du « club de chasse anticommuniste », portent les insignes SS, les runes aryennes, etc..

Mis sous le feu (brûlant) des projecteurs dans notre permier article, Kévin SPANO a été l’un des créateurs de cette marque de vêtements et du site internet qui permet leur diffusion dans le petit milieu néonazi.

Ce jeune homme fait partie de Werwolf Sequania et a participé a de nombreuses actions du Front Comtois (20 Novembre 2010 à Besançon, C9M à Paris, etc…). C’est avec ses compères de Werwolf Sequania qu’ils ont lancé cette marque de vêtements.

Clémentine DAMAIS, compagne de Nicolas BIDOLI, a contribué à produire les visuels et l’agencement des tee-shirts.

 

L’Artam Brotherhood, bien évidemment à la croisée des genres

Ces photos ont été prises au cours d’une promenade en forêt du Chapitre 12 de l’Artam Brotherhood.

Chapitre 12 = section séquane = branche franc-comtoise du jeune et nouveau mouvement néonazi Artam Brotherhood qui regroupe des membres des organisations suivantes : UNIF (Union Nationaliste Identitaire Française, énième groupuscule néonazi) Loire, Haute-Loire, Savoie, Var, Front Comtois, Werwolf Sequania, néonazis alsaciens, néonazis lyonnais, Blood&Honour Hexagone, salon de tatouage nazi à Annecy, Genève Non Conforme, Jeunesses Nationalistes, OeuvreFrançaise, Gud,etc…

Impliquée dans une agression au couteau, l’Artam Brotherhood se fait une spécialité de former les jeunes et moins jeunes nazis à la violence : entraînement au tir, sports de combat, survivalisme,…

Nous ne nous étalerons pas ici sur la présentation de ce réseau néonazi, cela mériterait un article à part entière.

On notera toutefois que là aussi les participants à cette action sont vêtus avec les torchons Sequania KG.

CONCLUSION

Front comtois, Artam Brotherhood, Sédition Séquane et Werwolf Séquania, même combat en tendant le bras !

Ces nostalgiques du Reich, adeptes de la violence, ont un but précis en développant ces activités commerciales : collecter suffisamment de fonds pour ouvrir un local néonazi en Franche-Comté.

Tous les membres et les animateurs de ces structures et initiatives se connaissent, se rencontrent et vont dans le même sens, il n’y a pas de frontières nettes entre ces différents groupuscules, il s’agit d’une mouvance où chacun a sa spécialité, et où tous sont complémentaires :

Certains ratonnent dans la rue, d’autres produisent des tee-shirts et vendent des badges. Certains invitent les écrivains négationnistes, d’autres essaient de faire de la politique en collant des affiches xénophobes, pendant qu’un poignée de « guerriers aryens » s’entraînent dans les bois, se roulent dans la boue et prennent leur pied à simuler des attaques et agressions contre « les rouges, les racailles et les antifas »…

 

 

[MIDI-PYRÉNÉES] Matthieu, une victime?

Modeste autopsie de la certaine finalité du parcourt d’un militant d’extrême droite. Matthieu aurait pu mener une vie paisible, certains l’a lui on volé non sans une part de consentement malsain.

L’extrême droite dangereuse même pour ses militants

Avec l’affaire Andrés, on assiste à un cas d’école. L’extrême droite joue souvent la carte de la famille unie, du groupe inébranlable, du clan soudé pour recruter ses militants. Le Bloc Identitaire (BI) en est l’exemple parfait. Recruter de jeunes paumés et les intégrer à grand coup de stages, de formations, de sorties initiatiques à telle point qu’ils finissent par se couper, voir se brouiller pour certains, avec leurs amis, leur famille. Ils ne vivent plus qu’avec leurs nouveaux camarades qu’ils voient déjà comme des amis des frères, des pères après justes quelques semaines de fréquentation, sans doute une déclinaison du syndrome de Stockholm. A cela on ajoute un lent  bourrage de crane qui pour faire simple, crée des enfants-rois pourris gâtés imbu de leur personne. Chez les Jeunesses Identitaires (JI), branche jeune du BI, c’est typiquement le cas. Les JI, des petits cons sans grand talent persuadés de détenir la vérité tout en croyant  être des surhommes. On n’a pas encore relevé de cas de militant identitaire se croyant capable de voler, mais on en est pas loin… Cette tendance à se croire meilleur que les autres est très développer chez les identitaires, ce qui les amène à être très critiqué au sein même de la grande famille de l’extrême droite française. Le problème c’est qu’il faut coupler cet endoctrinement avec les idées de haine inhérente à l’extrême droite. Le cocktail est détonant. On voit alors ces militants se permettre tout et n’importe quoi. Encouragé par l’impunité, l’endoctrinement, l’effet de groupe, une fois le processus engagé, c’est la fuite en avant plus ou moins rapide selon le niveau de leur engagement. C’est « l’Esprit JI », nom de la doctrine qu’ils affectionnent et que l’’on traduira par : « on est les plus beaux, on est les plus fort, on ne doute jamais car on a raison, rien ne nous arrêtera, on va conquérir le monde si il n’est pas déjà à nos pieds. ». Matthieu Clique en fait les frais depuis son engagement, un petit homme bien modeste qui a avalé sans sourciller la merde que lui proposait l’extrême droite et plus particulièrement le Bloc Identitaire. Une fois le bonhomme gonflé à bloc, il arriva à Toulouse et nous démontra avec brio l’étendu de ses talents de militant. Comme un seul homme, il réactiva les Jeunesses Identitaires toulousaines, tel hercule nettoyant les écuries d’Augias, il déploya toute son énergie dans l’aventure, le succès sera au rendez-vous : de nouvelles recrues pour le BI, un local, la reconnaissance de ses pairs, l’admiration plus ou moins modeste de l’ensemble de l’extrême droite toulousaine, plein de contacts, plein de nouveaux amis… En bonne groupie, recevoir une caresse dans les cheveux de la part de son idole, c’est le nirvana. Dans le cas de Matthieu avoir des relations personnelles avec des cadres du BI, des pseudos intellectuelles d’extrême droite, c’est orgasmique.

La machine infernale qui allait causer sa perte continuait son œuvre. Les JI toulousains pouvaient et peuvent toujours compter sur Romain Carrière « coach castagne » comme entraineur pour le combat. Plusieurs fois champion de France de Taekwondo, vice-champion du monde, sergent au 3ème RPIMa de Carcassonne [1], autant dire que Romain a les qualités pour envoyer au tapis d’un simple coup plus d’une personne. Romain comme plusieurs formateurs du BI entrainaient et entrainent toujours quantité de militant tout aussi instable que Matthieu… Officiellement c’est de l’innocente self-défense, en réalité c’est comme donner une arme à un enfant…

Matthieu s’entrainait beaucoup avec ses petits copains identitaires dans des parcs à Toulouse. Matthieu de dos, de face, de profil, en rouge, en noir.

« coach castagne », Romain Carrière en bon prof qui veille au grain.

Echantillon de l’équipement d’entrainement des JI toulousains. A noter, une devise qui est chère aux identitaires toulousains au point qu’ils en ont fait des sweats « un poing c’est tout ». Ca en dit long sur ces entrainements. Un poing c’est tout… Un coup de pied dans le thorax aussi! [2]

On ajoutera que la confiance en soi du militant identitaire est régulièrement « boosté » par d’invraisemblable situation aux origines troublantes. Plusieurs fois Matthieu et ses petits copains se sont tirés d’affaires qui auraient pu être bien embarrassantes judiciairement et accessoirement auraient stoppé leurs activités avant un drame [3]. Ils doivent leurs salut surement aux contacts bien placés que peut se targuer d’avoir leur « famille » [4]. Cette dernière aurait-elle aussi averti Matthieu qu’il était dans le collimateur des enquêteurs comme le sous-entend le journal La Provence? Ca motive quand même d’avoir des anges gardiens.

Le blog antifasciste Fafwatch, dans un article consacré à 4 militants du BI toulousain avait le mot juste. En effet en parlant du militant identitaire, Fafwatch analysait « un âne qui se prend pour un cheval de course ». C’est tout à fait le cas de Matthieu Clique.

Matthieu s’est mis en avant pour tout à Toulouse, il était le Bloc Identitaire toulousain à lui seul. Le Bloc Identitaire l’a utilisé comme un vulgaire petit pion, l’a usé jusqu’à la corde, physiquement, mentalement et financièrement, il a finit par exploser en plein vol.

Merci les copains !!!

Dans l’ordre, de gauche à droite : Olivier Roudier, Christophe Pacotte, Richard Roudier, Matthieu Clique à l’inauguration de l’Oustal.

La photo ci-dessus est très intéressante. Matthieu et quelques uns de ses amis à l’inauguration de l’Oustal au 36 allée de Barcelone à Toulouse le 11 février 2012. L’extrême droite dans toute sa splendeur. Olivier Roudier à l’époque militant au BI [5] et qui vient d’être une nouvelle fois condamné pour violences et incitation à la haine raciale [6]. Son père Richard Roudier viré comme une merde du BI non s’en l’avoir (un peu) mérité [7], il est toujours président de la Ligue du Midi et du CEPE [8]. Christophe Pacotte responsable du BI Aquitaine, membre du bureau politique du BI. Matthieu Clique, aujourd’hui incarcéré et accusé d’être l‘agresseur d’Andrés.  Quand certains usent et abusent de méthodes douteuses d’autres en font parfois les frais…

Depuis la vague d’arrestations dans le cadre de l’enquête sur l’agression d’Andrés et l’incarcération de Matthieu Clique, on assiste à un élan de soutien particulier. On vous épargnera les affreux messages, visuels ou vidéos de soutien qui pullulent entre autre sur la toile,  c’est souvent moche, ponctué de fautes d’orthographes, de référence au nazisme et parfois donnant l’impression que Matthieu est un martyr tombé au champ d’honneur pour la cause, pour la patrie. Remis dans le contexte d’une agression gratuite à 20 contre un étranger qui passait son chemin, c’est plutôt inquiétant… Peut être que ce n’est que ça la finalité de la lutte nationaliste, défoncer en toute impunité des innocents sous prétexte de leur origines…

Parmi les soutiens à Matthieu, on retrouve évidement l’ensemble des structures du Bloc Identitaire mais aussi le GUD [9], les Jeunesses Nationalistes , Alexandre Gabriac , Bruno Gollnish ainsi que le CEPE. Ce dernier s’est même fendu d’un somptueux communiqué où sont mis sur le même plan Matthieu et différents nationalistes que le CEPE a soutenu par la passé, tels que Phillippe Vardon [10] ou Maxime Brunerie [11]. Le genre de soutien qu’on rêve d’avoir. Le CEPE balance aussi les coordonnées personnelles d’un des frères de Matthieu à Châteauroux. Ce dernier étant chargé par la famille Clique de centraliser le courrier et les dons pour Matthieu. Or cette organisation familiale n’avait pas vocation à être rendue publique…

Richard Roudier et Matthieu Clique en train de signer une convention d’accord entre l’Oustal et le Bloc Identitaire lors de l’inauguration de l’Oustal en février 2012.

Richard Roudier au BI, c’était le papi-gâteau des identitaires toulousains. Depuis son éviction, Matthieu avait coupé les ponts. Le clan Roudier se sert allègrement du « malheur » de Clique pour régler de vieux compte avec le BI. Comme quoi l’extrême droite n’a rien à envier aux sales manœuvres politiciennes des grands partis politiques.

Officiellement, le Bloc Identitaire a lancé une souscription et un appel à soutien. Les dons et les courriers pour Matthieu sont à envoyer à la Traboule, le local du Bloc Identitaire à Lyon. On notera que les « meilleurs amis » toulousains de Matthieu ne sont même pas foutu d’organiser la solidarité avec leur « camarade ». De plus Libération relatait que Matthieu serait resté muet pendant sa garde à vue et qu’il aurait été dénoncé par ses amis. A l’époque, nous doutions de la véracité de ces informations, il n’est pas rare en effet que la police laisse filtrer de fausses informations pour les besoins d’une enquête. Depuis, l’information semble se confirmer, et permettrait de comprendre comment certains sont sortis plus rapidement que prévu de leur garde-à-vue, notamment ceux chargés par des témoignages directs.

On notera aussi que depuis l’incarcération de Matthieu, certains militants et cadres du BI et des JI Toulouse en ont profité pour quitter le navire sans avertir personne, laissant la section toulousaine du Bloc Identitaire plus que jamais à la dérive. Il était plus opportun de prendre la fuite que de rester et faire face. Il est plus gratifiant de rejoindre un concurrent du BI que de soutenir un «ami » en prison. Il est plus heureux de dépenser sans compter pour les Jeunesses Nationalistes et l’Oeuvre Française que d’honorer ses cotisations pour payer le loyer de l’Oustal. Les identitaires et la famille de Matthieu ont du apprécier le geste.

La pathétique stratégie de défense ne s’arrête pas là, l’avocat de Matthieu Clique est maitre Pierre-Marie Bonneau, qui n’est autre que le responsable toulousain de l’Oeuvre Française [12]. Monsieur Bonneau qui « qui aura la bonne idée de se faire interpeller »  le 29 septembre dernier à Paris lors d’un rassemblement des Jeunesses Nationalistes.

Après plusieurs semaines, défendant plus ou moins mollement Matthieu, le BI l’aurait-il lâcher ?  Georges Gourdin, membre du bureau exécutif du BI a eu des déclarations pour le moins accusatrices à l’encontre de Matthieu Clique. Ces propos ont été retranscrits durant une interview par Marsactu:

« le Bloc identitaire a des militants parmi les gendarmes et les policiers »

« Je ne connais pas bien ce dossier, mais pour moi ça tient plutôt du fait divers. Matthieu a eu une journée difficile et il a agi contre la volonté de son chef. »

« On est solidaire de Matthieu en tant que personne, parce qu’il était un peu fatigué, mais pas des actes. »

Mieux que des aveux, c’est une condamnation. On a les amis qu’on mérite.

 

[1] RPIMa, Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine.

[2] Loin de nous l’idée que Matthieu Clique aurait explosé d’un seul coup de pied au thorax Manuel Andrés Pardo. Loin de nous l’idée qu’il aurait pu le faire grâce aux entrainements de Romain Carrière. Loin de nous l’idée que la devise « un poing c’est tout » arboré fièrement par les identitaires toulousains soit un appel à la violence.

[3] En mars 2012, 2 identitaires toulousains étaient sur Bordeaux, Matthieu Clique et Victor Lenta. Ils faisaient parti d’une dizaine de militants identitaires contrôlés et placés en garde à vue, voir ici  et . La police les a contrôlé pour des tags, en fouillant les deux véhicules qui transportaient nos joyeux drilles, les policiers saisirent quantité d’armes : battes de baseball, bâtons cloutés, gazeuses, matraques télescopiques… Etonnamment, seuls les 2 conducteurs seront inquiétés par la justice pour port d’arme. 4 identitaires seront convoqués pour dégradation, les 4 autres ne seront pas poursuivis. Avis aux braqueurs en cas d’arrestation, sortez de votre voiture en y laissant le butin et les armes, on ne vous reprochera rien.

[4] On évitera ici de trop en dire mais on notera par exemple qu’un ancien inspecteur de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire, contre-espionnage, maintenant DCRI) est coordinateur régional en Normandie pour le Bloc Identitaire, voir ici.

[5] Comme toute sa famille, Olivier Roudier est membre de la Ligue du Midi, groupuscule d’extrême droite qui sévit dans la région de Montpelier et Nimes. La Ligue du Midi était rattaché jusqu’à très récemment au Bloc Identitaire.

[6] Ca devient même une habitude pour Olivier. Multiples condamnations et incarcérations pour violence assorti de provocations racistes. La dernière en date, voir ici.

[7] voir ici, ,  et ici.

[8] Comité d’Entraide aux Prisonniers Européens. Les « prisonniers européens », comprenez : les militants blancs emprisonnés pour faits de violence. Cette structure a fait parler d’elle en reprenant la campagne pour la libération de Michel Lajoye qui avait été soutenu par Unité Radicale [11]. C’est en particulier le CEPE qui a géré les conditions de sortie de M. Lajoye (logement, travail). Michel Lajoye, auteur d’un attentat à la bombe raté dans un café arabe en 1987.

[9] GUD, Groupe Union Défense. Organisation étudiante d’extrême droite très active dans les années 70 et 90. Elle tente un sempiternel retour au premier plan de la galaxie nationaliste depuis 2010. Le GUD est actuellement présent à Paris et à Lyon.

[10] Pour résumé de manière non-exhaustive : Ancien du FNJ (branche jeune du FN), ancien du MNR, ancien d’Unité Radicale [11]. Membre du bureau exécutif du Bloc Identitaire, Président de Nissa Rebella, Bloc Identitaire de Nice. Chanteur du groupe de RIF (Rock Identitaire Français) Fraction (anciennement Fraction Hexagone). Philippe a eu quelques démêlés judiciaires, notamment pour reconstitution de ligue dissoute, port d’arme, violence, discrimination raciale… C’est aussi le père spirituel des Jeunesses Identitaires et de ses avatars : le réseau Une Autre Jeunesse et Génération Identitaire.

[11] Membre d’Unité Radicale (UR), groupe d’extrême droite, ancêtre du Bloc Identitaire. Maxime Brunerie est l’auteur de la tentative d’assassinat du président Jacques Chirac lors du défilé du 14 juillet 2002. A la suite du coup manqué, les autorités ordonnèrent la dissolution d’Unité Radicale en aout 2002 pour cause d’idéologie raciste, discriminatoire et antisémite. En avril 2003, la plupart des anciens dirigeants d’UR fondèrent le Bloc Identitaire.

[12] L’œuvre Française (OF) est l’un des plus vieux mouvements nationalistes français (créé en 1968). L’OF se revendique de la France de Vichy. Sa branche jeune est les Jeunesses Nationalistes.