[MIDI-PYRÉNÉES] Toulouse : attaque fasciste contre la manifestation anti-pass sanitaire

Ce samedi 11 septembre 2021, alors qu’une nouvelle manifestation avait lieu a Toulouse contre le pass sanitaire et que dans ce cadre avait été appelé un cortège contre l’exploitation et le nationalisme, un groupe d’une quarantaine de néonazis, militants fascistes et identitaires a attaqué la manifestation.

Cette attaque planifiée du groupe de fachos contre la manif a été dirigée par Enguerrand Pacotte, militant d’extrême droite radicale, ex Génération Identitaire, qui a déjà mené l’attaque du 14 Juillet 2021. Cette fois-ci, les toulousains de l’Alliance Scandale (qui sont en train de monter une section toulousaine de « La Meute« ) ont appelé en renforts des fachos de la région de Nîmes et Montpellier (la South Face et la Ligue du Midi dont Richard Roudier), de Bordeaux (Bordeaux Nationaliste et François « Batdaf » Galvaire), ainsi que des militants de Civitas. On note aussi la participation de fachos de Rennes et de Lyon.

A gauche, Enguerrand Pacotte (leader de l’attaque et du groupe fasciste violent Alliance Scandale), qui n’a pas fait que donner des coups et c’est tant mieux ! Observez-le bien, voici le visage de l’extrême-droite violente toulousaine !


Nota Bene sur le traitement médiatique de l’attaque de la manifestation

C’est grave et c’est un problème que des journalistes et des médias traitent systématiquement les cas d’attaques et d’agressions fascistes et/ou racistes en les dépolitisant et en présentant leurs auteurs comme de simples citoyens. Ne pas rattacher leurs auteurs à leur camp politique ça participe à conforter les fascistes dans leur action violente, et sur le fait que leur mouvement politique (et ses organisations comme Civitas, les Patriotes, l’Action Française, la Meute…) ne subira pas les conséquences de leurs actions violentes. Ça permet aussi de protéger judiciairement ces militant.e.s violents, qui seront jugés (s’ils le sont) en étant perçus par les magistrats non pas comme membres de groupes violents faisant de la haine raciale et du passage à tabac leur armes favorites, mais comme M. et Mme tout le monde. Car c’est comme cela qu’ils auront été présenté à l’opinion publique, comme « une dizaine de jeunes hommes » « indéterminés ». Enfin, ça construit un récit de l’histoire qui donne raison à l’extrême-droite : si on ne catégorise pas les actions violentes de l’extrême-droite comme étant d’extrême-droite, alors ça donne raison à cette extrême-droite qui prétend ne pas être violente mais juste « se défendre ». Ça dédiabolise le camp politique de l’extrême-droite, en ne montrant pas sa réalité, son vrai visage, celui que l’on a vu hier à Toulouse, celui de la haine et de la violence extrême.


Petit récapitulatif factuel :

– ce samedi 11 septembre 2021 avait été appelé à 14h à Jean Jaurès la 9e manifestation contre le pass sanitaire à Toulouse

– dès 14h, un groupe d’une trentaine de fachos est observé dans les alentours de Jean Jaurès

– autour de 14h25, les fachos, qui ont remonté la manifestation depuis l’arrière (là où Civitas était rassemblé et a pris ses photos), déclenchent l’attaque en venant provoquer l’affrontement auprès du cortège révolutionnaire contre l’exploitation et le nationalisme, à proximité de la banderole « A bas l’État, les Flics et les Patrons ! Révolution sans frontières ». Première confrontation avec 2 charges contre la manif, filmée par HZ Press.

– quelques minutes plus tard (14h30), les fachos refluent dans une rue perpendiculaire, se regroupent. Des manifestant.e.s leur font face, quelques jets de projectile et nouvelle charge des fachos qui déclenche une deuxième confrontation (photos de la Dépêche) et dans le même temps charge des flics sur les manifestant.e.s qui font face au groupe de fachos, par derrière

– 14h32 les fachos repartent pépouze, la manifestation se poursuit, le cortège se reforme et continue

– aux alentours de 15h30 les fachos se retrouvent tous au milieu des allées Jean Jaurès où ils prennent une photo de groupe, pendant que la manifestation est en train de revenir sur les boulevards, par Compans, Jeanne d’Arc puis Jaurès (on en compte alors plus de 43 personnes)

– la manifestation se disperse à son arrivée à François Verdier, sans traces des fachos

 

Les fachos avant l’attaque, avec leurs amis de Civitas

Les fachos et Civitas ensemble au début de la manif, tout à l’arrière, entre Jean Jaurès et Jeanne d’Arc

Les fachos et Civitas, après l’attaque et l’exfiltration des fachos, lorsqu’ils se sont retrouvés aux allées Jean Jaurès

Les fachos prennent leur photo de groupe, après l’agression, quand ils arrivent enfin à tous se retrouver à Jean Jaurès. On dénombre alors plus d’une quarantaine de personnes sur la photo.

 

NI « INDÉTERMINÉ », NI « UNE DIZAINE DE JEUNES HOMMES », LES 40 FASCISTES NE SONT PAS NON PLUS DES POLICIERS EN CIVIL !

Contrairement à ce qu’affirment les médias (on ose même plus parler de journalisme) qui parlent d’un groupe « indéterminé » (HZ Press) et d’une « dizaine de jeunes hommes » (La Dépêche), ce sont bel et bien des militants violents de l’extrême droite radicale, dont des membres de Civitas, des anciens de Génération Identitaire, des « nationalistes » et des skinheads néonazis qui ont mené l’attaque. Ils étaient entre 35 et 45 personnes (éclaireurs et soutiens complices compris). Ils se sont coordonnés en amont de l’attaque (des fascistes de 4 villes différentes sont venus). On notera la présence discrète de Richard Roudier qui, contrairement aux autres militants de la Ligue du Midi présents, est resté en retrait des affrontements, équipé de son mégaphone, prêt à prendre la place des « rouges » dans la manifestation.

Nous voulons aussi faire taire les fake news qui circulent et qui affirment sans preuves, sans documentation, que cette attaque aurait été menée par des flics en civil, pour déstabiliser le mouvement. C’est faux !

Peut être qu’un ou 2 ou 3 de ces fascistes sont par ailleurs aussi des policiers, des gendarmes ou des militaires, c’est fort possible, mais nous n’en avons pas la preuve aujourd’hui. Les identitaires toulousains (dont ont fait partie et étaient présents Enguerrand Pacotte, Karl Dunas et d’autres) ont de bons liens avec la police de Haute-Garonne. Oui ce genre d’attaque est évidemment bénéfique pour la préfecture, et participe à réprimer et violenter le mouvement social. Non ce ne sont pas des policiers en civil, pour autant ce sont bien des militants actifs de l’extrême-droite radicale qui ont commis cette attaque.

 

 

QUI SE CACHE DERRIÈRE L’ATTAQUE DES MANIFESTANT.E.S CONTRE LE PASS SANITAIRE ?

Le groupe de fachos qui a commis l’attaque du 11 septembre à Toulouse contre la 9e mobilisation contre le pass sanitaire était composé principalement de :

– pour Toulouse : Alliance Scandale / la Meute / Civitas / néonazis , dont :

– pour les renforts de l’extérieur : South Face (Nîmes, Alès, Montpellier), la Ligue du Midi et Bordeaux Nationaliste

A gauche de l’image le groupe de fachos où l’on voit plusieurs béquilles servant d’armes contendantes

Un des membres de Bordeaux Nationaliste, qui était déjà présent lors des manifs intégristes contre la GPA-PMA

 

Plusieurs faits sont sans équivoque sur l’appartenance du groupe agresseur à l’extrême droite.

– le contexte : cette attaque intervient dans un contexte précis, où depuis l’attaque des fachos le 14 juillet dernier, puis le retour de bâtons 15 jours après il règne une certaine tension dans les manifs contre le pass sanitaire à Toulouse. Les fachos viennent de signer leur coup d’éclat de la rentrée en attaquant la manif contre le pass sanitaire.

– le leader et les membres de l’attaque : Enguerrand Pacotte a mené l’attaque, tout comme le reste des ex-militants de Génération Identitaire, d’autres membres de l’extrême droite locale comme des membres de Civitas, et des membres de l’extrême droite radicale des régions de Montpellier et Bordeaux

– les signes d’appartenance culturelle à l’extrême-droite radicale : plusieurs des individus portaient des vêtements et logos propres à l’extrême-droite radicale (tee shirts avec le soleil noir, « fils de france », « all communists are bastards », drapeau / logo de Civitas…), et beaucoup avaient le look casual (style vestimentaire des ultras et hooligans, très prisé par les fascistes qui aiment le hooliganisme d’extrême-droite)

– les liens avec d’autres groupes de l’extrême-droite : le groupe de fascistes, présent aux abords de Jean Jaurès dès 14h, a d’abord manifesté quelques minutes avec Civitas, avant de remonter le cortège en cherchant leurs adversaires puis d’attaquer vers la tête du cortège. Une fois l’attaque passée, le groupe de fascistes s’est exfiltré et s’est pleinement reconstitué sur les allées Jean Jaurès pour prendre une photo finale, hors manif

– la présence de personnalités de l’extrême-droite radicale : Richard Roudier, qui a subi il y a peu une défaite importante à Montpellier, était là, avec d’autres militants de la Ligue du Midi venus en découdre, tout comme François Galvaire dit « Batdaf » venu avec Bordeaux Nationaliste

– la préméditation : les barres et béquilles ont été amenés dans un sac de sport/un sac à dos porté par l’un ou plusieurs des participants à l’attaque. Les fachos se sont retrouvés en amont, ils étaient là en groupe et à l’heure à proximité de Jean Jaurès au départ de la manifestation. Ils se sont ensuite repliés en groupe et ont ensuite « valorisé » leur action en prenant une photo de groupe avec banderoles hors la manif (sûrement pour rendre plus crédible leur version mensongère qui devrait bientôt sortir). Ils avaient également plusieurs spotters qui ont observé la manifestation du début à la fin de la manif.

Cerclée en noir, un des porteurs de sac qui a transporté les armes (barres, béquilles) jusqu’à la confrontation

Ici on retrouve ce porteur de sac qui vient de participer au lynchage d’une personne au sol

Richard Roudier, leader du groupuscule Ligue du Midi aux côtés de ses troupes

 

ENTRE LE MARTEAU FASCISTE ET L’ENCLUME POLICIÈRE !

Ce qui s’est passé à Toulouse ce samedi 11 septembre 2021 est grave, tant pour les toulousain.e.s que pour les mouvements sociaux et le camp du peuple : 40 fascistes ont attaqué frontalement à coups de barres de fer, de manches de pioche et de béquilles un cortège révolutionnaire dans une manifestation populaire. A priori, le bilan de l’attaque serait entre 5 et 8 personnes blessées (dont une a été prise en charge par les pompiers et évacuer à l’hôpital) (comptage cortège). Un autre comptage parle de 23 blessés (Toulouse en Luttes). Les fachos ont lynché des personnes au sol (au moins 4 lynchages, dont des coups de pied dans la tête des personnes au sol, dont 1 est devenue inconsciente) et ont frappé sans distinction (aussi bien les Gilets jaunes, autonomes, antifascistes du cortège révolutionnaire que les autres manifestant.e.s qui se trouvaient autour et à côté, ou celles et ceux qui ont voulu empêcher/arrêter des lynchages).

L’affrontement a duré plusieurs minutes, devant les yeux des flics, et ceux-ci (comme ça a été le cas le 14 juillet dernier) ont laissé les fascistes attaquer la manif ***.

Assez rapidement pendant la confrontation, la foule et les manifestant.e.s ont hué et commencé à faire face au groupe de fascistes qui a reflué dans une rue perpendiculaire au boulevard (même Obélix a fait face aux fascistes). À cet endroit commence une 2e confrontation, et très vite la BAC charge dans le dos des manifestant.e.s attaqué.e.s, c’est aussi à ce moment là que les fascistes arrivent à piquer la banderole. Les fascistes repartent en petite foulée dans la rue, sans être ni suivis ni arrêtés par les flics. Il n’y aura pas d’autres confrontations dans la journée.

La préfecture, inquiétée par la viralité des images prises ce jour là, finira par se préoccuper des agresseurs en allant en interpeller 5, plusieurs heures après les faits, dans un bar.

Les manifestant.e.s se retrouvent, soignent les blessés et évacuent ceux qui en ont besoin. La manifestation se poursuit et le cortège se reforme, bien sûr sur ses gardes.

Les Gilets Jaunes, autonomes, antifas qui ont fait face et repoussé l’attaque fasciste restent ensemble en cortège dans la manifestation jusqu’à son terme, et son arrivée à François Verdier. Quand la manifestation repasse par Jean Jaurès, plus de traces des fachos.

Quelques minutes avant ils étaient tous réunis au milieu des allées Jean Jaurès pour prendre une photo, avec 2 banderoles (« la parole au peuple » « Toulouse contre l’oligarchie ») ainsi que la banderole piquée lors de la charge policière. Ils sont alors plus d’une quarantaine sur la photo.

 

LES FACHOS DE BORDEAUX ET MONTPELLIER A TOULOUSE ? CE N’EST PAS UNE PREMIÈRE FOIS

Lors de la mobilisation des catholiques intégristes de la Manif Pour Tous le 10 octobre 2020, la Manif pour Tous avait appelé ces militants violents d’extrême-droite pour sécuriser la manifestation. Les JSR (Jeunesse St Roch, qui représentent la partie montpellieraine de la South Face), la Ligue du Midi (Richard Roudier et d’autres) ainsi que Bordeaux Nationaliste était déjà venus épauler les quelques nazis et identitaires toulousains impliqués dans la « sécurisation » de la mobilisation réactionnaire et intégriste.

Le 10 Octobre 2020 : Bordeaux Nationaliste + JSR/South Face / Ligue du Midi + nazis/identitaires toulousains Ils ont participé au SO de la Manif Pour Tous, face au contre-rassemblement pro-LGBT+. Une fois le SO fait et la manif finie, ils avaient sorti cette banderole. On retrouve sur cette photo de nombreuses personnes qui ont participé à l’attaque de ce 11 septembre 2021 : les 2 fafs bordelais tout à gauche, Richard Roudier de la Ligue du Midi, les JSR de Montpellier,…

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’ils commettent des agressions, ça avait déjà été le cas lorsqu’ils « sécurisaient » la Manif pour Tous

D’ailleurs, on nous informe qu’une violente agression homophobe a eu lieu ce samedi soir 11 septembre 2021 : nous voyons potentiellement un lien entre le déplacement et la présence de nombreux éléments violents de l’extrême-droite radicale habitués aux mobilisations homophobes et cette agression sordide. N’hésitez pas à nous contacter.

 

Cette attaque confirme l’alerte que nous avons lancé suite à l’attaque du 14 juillet dernier :

Un groupe dangereux de militants d’extrême-droite radicale est constitué à Toulouse, il a pour but d’agresser des manifs, des gens de gauche, des féministes, des femmes, des syndicalistes et des autonomes, des Gilets Jaunes, des anti-racistes, des LGBT+, des écologistes, …

Ce groupe bénéficie de l’appui et de la coordination d’autres groupes et médias de l’extrême droite radicale violente (Ouest Casual pour le média, South Face (Montpellier / Nîmes), Ligue du Midi (Languedoc-Roussillon) et Bordeaux Nationaliste comme groupes de renforts, et le soutien humain et structurel de Civitas), ainsi que d’une protection policière et politique. Tous ces groupes commettent régulièrement des agressions et des attaques, dans leur villes, et dans d’autres villes, sans être inquiétés.

Face à cette menace, et pour rendre justice aux blessé.e.s, femmes, Gilets Jaunes, autonomes, antifascistes, manifestant.e.s lambdas, nous ré-itérons notre appel à une autodéfense populaire pragmatique, organisée, efficace. Organisons-nous, rencontrons-nous, entraînons-nous, soyons capables de mettre en échec cette extrême droite radicale qui n’aura rien d’autre à faire cette année que de mener ce type d’attaques, en attendant de glisser un bulletin brun dans l’urne en mai prochain.

Fafwatch Midi-Pyrénées, le 12/09/2021

 

PS : merci aux toulousain.e.s pour les nombreux témoignages, photos et vidéos qui nous ont permis de rédiger cet article et d’identifier en partie le groupe d’agresseurs. Si vous ou des proches ont été témoins de ces faits, vous pouvez nous envoyer toute information, photo, vidéo à kagebe@riseup.net

PS 2 : les personnes qui ont organisé ce cortège révolutionnaire ont publié un texte suite à l’attaque, ainsi que le Collectif Populaire contre l’Extrême-Droite

PS 3 : sur le traitement médiatique, la Dépêche parle même d' »affrontements de la police et des manifestants contre des casseurs »… après « les flics en civil » (Twitter/ réseaux sociaux) et « les jeunes hommes indéterminés », quelle honte journalistique !

Les fachos essayent même, en l’absence d’une mise au point de notre camp, de retourner la situation en parlant d’une attaque des « antifas » sur la manif contre le pass sanitaire : nous venons de rétablir la vérité et de démontrer la nullité de ces propos. Sans informations contrôlées, documentées, vérifiées, pas d’information du tout !

Il est content Tristan de ton tweet, « le Chef » !

*** c’est juste factuel de dire ça, chez Fafwatch, on est comme tout le monde, on déteste la police ! On le dit pour que les gens qui viennent en manif arrêtent de croire et d’espérer que la police puisse être « avec nous » ou qu’elle intervienne dans ces cas de figures similaires. La seule réponse qu’on peut donner et construire, c’est l’autodéfense populaire !

 

[MIDI-PYRÉNÉES] Matthieu, une victime?

Modeste autopsie de la certaine finalité du parcourt d’un militant d’extrême droite. Matthieu aurait pu mener une vie paisible, certains l’a lui on volé non sans une part de consentement malsain.

L’extrême droite dangereuse même pour ses militants

Avec l’affaire Andrés, on assiste à un cas d’école. L’extrême droite joue souvent la carte de la famille unie, du groupe inébranlable, du clan soudé pour recruter ses militants. Le Bloc Identitaire (BI) en est l’exemple parfait. Recruter de jeunes paumés et les intégrer à grand coup de stages, de formations, de sorties initiatiques à telle point qu’ils finissent par se couper, voir se brouiller pour certains, avec leurs amis, leur famille. Ils ne vivent plus qu’avec leurs nouveaux camarades qu’ils voient déjà comme des amis des frères, des pères après justes quelques semaines de fréquentation, sans doute une déclinaison du syndrome de Stockholm. A cela on ajoute un lent  bourrage de crane qui pour faire simple, crée des enfants-rois pourris gâtés imbu de leur personne. Chez les Jeunesses Identitaires (JI), branche jeune du BI, c’est typiquement le cas. Les JI, des petits cons sans grand talent persuadés de détenir la vérité tout en croyant  être des surhommes. On n’a pas encore relevé de cas de militant identitaire se croyant capable de voler, mais on en est pas loin… Cette tendance à se croire meilleur que les autres est très développer chez les identitaires, ce qui les amène à être très critiqué au sein même de la grande famille de l’extrême droite française. Le problème c’est qu’il faut coupler cet endoctrinement avec les idées de haine inhérente à l’extrême droite. Le cocktail est détonant. On voit alors ces militants se permettre tout et n’importe quoi. Encouragé par l’impunité, l’endoctrinement, l’effet de groupe, une fois le processus engagé, c’est la fuite en avant plus ou moins rapide selon le niveau de leur engagement. C’est « l’Esprit JI », nom de la doctrine qu’ils affectionnent et que l’’on traduira par : « on est les plus beaux, on est les plus fort, on ne doute jamais car on a raison, rien ne nous arrêtera, on va conquérir le monde si il n’est pas déjà à nos pieds. ». Matthieu Clique en fait les frais depuis son engagement, un petit homme bien modeste qui a avalé sans sourciller la merde que lui proposait l’extrême droite et plus particulièrement le Bloc Identitaire. Une fois le bonhomme gonflé à bloc, il arriva à Toulouse et nous démontra avec brio l’étendu de ses talents de militant. Comme un seul homme, il réactiva les Jeunesses Identitaires toulousaines, tel hercule nettoyant les écuries d’Augias, il déploya toute son énergie dans l’aventure, le succès sera au rendez-vous : de nouvelles recrues pour le BI, un local, la reconnaissance de ses pairs, l’admiration plus ou moins modeste de l’ensemble de l’extrême droite toulousaine, plein de contacts, plein de nouveaux amis… En bonne groupie, recevoir une caresse dans les cheveux de la part de son idole, c’est le nirvana. Dans le cas de Matthieu avoir des relations personnelles avec des cadres du BI, des pseudos intellectuelles d’extrême droite, c’est orgasmique.

La machine infernale qui allait causer sa perte continuait son œuvre. Les JI toulousains pouvaient et peuvent toujours compter sur Romain Carrière « coach castagne » comme entraineur pour le combat. Plusieurs fois champion de France de Taekwondo, vice-champion du monde, sergent au 3ème RPIMa de Carcassonne [1], autant dire que Romain a les qualités pour envoyer au tapis d’un simple coup plus d’une personne. Romain comme plusieurs formateurs du BI entrainaient et entrainent toujours quantité de militant tout aussi instable que Matthieu… Officiellement c’est de l’innocente self-défense, en réalité c’est comme donner une arme à un enfant…

Matthieu s’entrainait beaucoup avec ses petits copains identitaires dans des parcs à Toulouse. Matthieu de dos, de face, de profil, en rouge, en noir.

« coach castagne », Romain Carrière en bon prof qui veille au grain.

Echantillon de l’équipement d’entrainement des JI toulousains. A noter, une devise qui est chère aux identitaires toulousains au point qu’ils en ont fait des sweats « un poing c’est tout ». Ca en dit long sur ces entrainements. Un poing c’est tout… Un coup de pied dans le thorax aussi! [2]

On ajoutera que la confiance en soi du militant identitaire est régulièrement « boosté » par d’invraisemblable situation aux origines troublantes. Plusieurs fois Matthieu et ses petits copains se sont tirés d’affaires qui auraient pu être bien embarrassantes judiciairement et accessoirement auraient stoppé leurs activités avant un drame [3]. Ils doivent leurs salut surement aux contacts bien placés que peut se targuer d’avoir leur « famille » [4]. Cette dernière aurait-elle aussi averti Matthieu qu’il était dans le collimateur des enquêteurs comme le sous-entend le journal La Provence? Ca motive quand même d’avoir des anges gardiens.

Le blog antifasciste Fafwatch, dans un article consacré à 4 militants du BI toulousain avait le mot juste. En effet en parlant du militant identitaire, Fafwatch analysait « un âne qui se prend pour un cheval de course ». C’est tout à fait le cas de Matthieu Clique.

Matthieu s’est mis en avant pour tout à Toulouse, il était le Bloc Identitaire toulousain à lui seul. Le Bloc Identitaire l’a utilisé comme un vulgaire petit pion, l’a usé jusqu’à la corde, physiquement, mentalement et financièrement, il a finit par exploser en plein vol.

Merci les copains !!!

Dans l’ordre, de gauche à droite : Olivier Roudier, Christophe Pacotte, Richard Roudier, Matthieu Clique à l’inauguration de l’Oustal.

La photo ci-dessus est très intéressante. Matthieu et quelques uns de ses amis à l’inauguration de l’Oustal au 36 allée de Barcelone à Toulouse le 11 février 2012. L’extrême droite dans toute sa splendeur. Olivier Roudier à l’époque militant au BI [5] et qui vient d’être une nouvelle fois condamné pour violences et incitation à la haine raciale [6]. Son père Richard Roudier viré comme une merde du BI non s’en l’avoir (un peu) mérité [7], il est toujours président de la Ligue du Midi et du CEPE [8]. Christophe Pacotte responsable du BI Aquitaine, membre du bureau politique du BI. Matthieu Clique, aujourd’hui incarcéré et accusé d’être l‘agresseur d’Andrés.  Quand certains usent et abusent de méthodes douteuses d’autres en font parfois les frais…

Depuis la vague d’arrestations dans le cadre de l’enquête sur l’agression d’Andrés et l’incarcération de Matthieu Clique, on assiste à un élan de soutien particulier. On vous épargnera les affreux messages, visuels ou vidéos de soutien qui pullulent entre autre sur la toile,  c’est souvent moche, ponctué de fautes d’orthographes, de référence au nazisme et parfois donnant l’impression que Matthieu est un martyr tombé au champ d’honneur pour la cause, pour la patrie. Remis dans le contexte d’une agression gratuite à 20 contre un étranger qui passait son chemin, c’est plutôt inquiétant… Peut être que ce n’est que ça la finalité de la lutte nationaliste, défoncer en toute impunité des innocents sous prétexte de leur origines…

Parmi les soutiens à Matthieu, on retrouve évidement l’ensemble des structures du Bloc Identitaire mais aussi le GUD [9], les Jeunesses Nationalistes , Alexandre Gabriac , Bruno Gollnish ainsi que le CEPE. Ce dernier s’est même fendu d’un somptueux communiqué où sont mis sur le même plan Matthieu et différents nationalistes que le CEPE a soutenu par la passé, tels que Phillippe Vardon [10] ou Maxime Brunerie [11]. Le genre de soutien qu’on rêve d’avoir. Le CEPE balance aussi les coordonnées personnelles d’un des frères de Matthieu à Châteauroux. Ce dernier étant chargé par la famille Clique de centraliser le courrier et les dons pour Matthieu. Or cette organisation familiale n’avait pas vocation à être rendue publique…

Richard Roudier et Matthieu Clique en train de signer une convention d’accord entre l’Oustal et le Bloc Identitaire lors de l’inauguration de l’Oustal en février 2012.

Richard Roudier au BI, c’était le papi-gâteau des identitaires toulousains. Depuis son éviction, Matthieu avait coupé les ponts. Le clan Roudier se sert allègrement du « malheur » de Clique pour régler de vieux compte avec le BI. Comme quoi l’extrême droite n’a rien à envier aux sales manœuvres politiciennes des grands partis politiques.

Officiellement, le Bloc Identitaire a lancé une souscription et un appel à soutien. Les dons et les courriers pour Matthieu sont à envoyer à la Traboule, le local du Bloc Identitaire à Lyon. On notera que les « meilleurs amis » toulousains de Matthieu ne sont même pas foutu d’organiser la solidarité avec leur « camarade ». De plus Libération relatait que Matthieu serait resté muet pendant sa garde à vue et qu’il aurait été dénoncé par ses amis. A l’époque, nous doutions de la véracité de ces informations, il n’est pas rare en effet que la police laisse filtrer de fausses informations pour les besoins d’une enquête. Depuis, l’information semble se confirmer, et permettrait de comprendre comment certains sont sortis plus rapidement que prévu de leur garde-à-vue, notamment ceux chargés par des témoignages directs.

On notera aussi que depuis l’incarcération de Matthieu, certains militants et cadres du BI et des JI Toulouse en ont profité pour quitter le navire sans avertir personne, laissant la section toulousaine du Bloc Identitaire plus que jamais à la dérive. Il était plus opportun de prendre la fuite que de rester et faire face. Il est plus gratifiant de rejoindre un concurrent du BI que de soutenir un «ami » en prison. Il est plus heureux de dépenser sans compter pour les Jeunesses Nationalistes et l’Oeuvre Française que d’honorer ses cotisations pour payer le loyer de l’Oustal. Les identitaires et la famille de Matthieu ont du apprécier le geste.

La pathétique stratégie de défense ne s’arrête pas là, l’avocat de Matthieu Clique est maitre Pierre-Marie Bonneau, qui n’est autre que le responsable toulousain de l’Oeuvre Française [12]. Monsieur Bonneau qui « qui aura la bonne idée de se faire interpeller »  le 29 septembre dernier à Paris lors d’un rassemblement des Jeunesses Nationalistes.

Après plusieurs semaines, défendant plus ou moins mollement Matthieu, le BI l’aurait-il lâcher ?  Georges Gourdin, membre du bureau exécutif du BI a eu des déclarations pour le moins accusatrices à l’encontre de Matthieu Clique. Ces propos ont été retranscrits durant une interview par Marsactu:

« le Bloc identitaire a des militants parmi les gendarmes et les policiers »

« Je ne connais pas bien ce dossier, mais pour moi ça tient plutôt du fait divers. Matthieu a eu une journée difficile et il a agi contre la volonté de son chef. »

« On est solidaire de Matthieu en tant que personne, parce qu’il était un peu fatigué, mais pas des actes. »

Mieux que des aveux, c’est une condamnation. On a les amis qu’on mérite.

 

[1] RPIMa, Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine.

[2] Loin de nous l’idée que Matthieu Clique aurait explosé d’un seul coup de pied au thorax Manuel Andrés Pardo. Loin de nous l’idée qu’il aurait pu le faire grâce aux entrainements de Romain Carrière. Loin de nous l’idée que la devise « un poing c’est tout » arboré fièrement par les identitaires toulousains soit un appel à la violence.

[3] En mars 2012, 2 identitaires toulousains étaient sur Bordeaux, Matthieu Clique et Victor Lenta. Ils faisaient parti d’une dizaine de militants identitaires contrôlés et placés en garde à vue, voir ici  et . La police les a contrôlé pour des tags, en fouillant les deux véhicules qui transportaient nos joyeux drilles, les policiers saisirent quantité d’armes : battes de baseball, bâtons cloutés, gazeuses, matraques télescopiques… Etonnamment, seuls les 2 conducteurs seront inquiétés par la justice pour port d’arme. 4 identitaires seront convoqués pour dégradation, les 4 autres ne seront pas poursuivis. Avis aux braqueurs en cas d’arrestation, sortez de votre voiture en y laissant le butin et les armes, on ne vous reprochera rien.

[4] On évitera ici de trop en dire mais on notera par exemple qu’un ancien inspecteur de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire, contre-espionnage, maintenant DCRI) est coordinateur régional en Normandie pour le Bloc Identitaire, voir ici.

[5] Comme toute sa famille, Olivier Roudier est membre de la Ligue du Midi, groupuscule d’extrême droite qui sévit dans la région de Montpelier et Nimes. La Ligue du Midi était rattaché jusqu’à très récemment au Bloc Identitaire.

[6] Ca devient même une habitude pour Olivier. Multiples condamnations et incarcérations pour violence assorti de provocations racistes. La dernière en date, voir ici.

[7] voir ici, ,  et ici.

[8] Comité d’Entraide aux Prisonniers Européens. Les « prisonniers européens », comprenez : les militants blancs emprisonnés pour faits de violence. Cette structure a fait parler d’elle en reprenant la campagne pour la libération de Michel Lajoye qui avait été soutenu par Unité Radicale [11]. C’est en particulier le CEPE qui a géré les conditions de sortie de M. Lajoye (logement, travail). Michel Lajoye, auteur d’un attentat à la bombe raté dans un café arabe en 1987.

[9] GUD, Groupe Union Défense. Organisation étudiante d’extrême droite très active dans les années 70 et 90. Elle tente un sempiternel retour au premier plan de la galaxie nationaliste depuis 2010. Le GUD est actuellement présent à Paris et à Lyon.

[10] Pour résumé de manière non-exhaustive : Ancien du FNJ (branche jeune du FN), ancien du MNR, ancien d’Unité Radicale [11]. Membre du bureau exécutif du Bloc Identitaire, Président de Nissa Rebella, Bloc Identitaire de Nice. Chanteur du groupe de RIF (Rock Identitaire Français) Fraction (anciennement Fraction Hexagone). Philippe a eu quelques démêlés judiciaires, notamment pour reconstitution de ligue dissoute, port d’arme, violence, discrimination raciale… C’est aussi le père spirituel des Jeunesses Identitaires et de ses avatars : le réseau Une Autre Jeunesse et Génération Identitaire.

[11] Membre d’Unité Radicale (UR), groupe d’extrême droite, ancêtre du Bloc Identitaire. Maxime Brunerie est l’auteur de la tentative d’assassinat du président Jacques Chirac lors du défilé du 14 juillet 2002. A la suite du coup manqué, les autorités ordonnèrent la dissolution d’Unité Radicale en aout 2002 pour cause d’idéologie raciste, discriminatoire et antisémite. En avril 2003, la plupart des anciens dirigeants d’UR fondèrent le Bloc Identitaire.

[12] L’œuvre Française (OF) est l’un des plus vieux mouvements nationalistes français (créé en 1968). L’OF se revendique de la France de Vichy. Sa branche jeune est les Jeunesses Nationalistes.