[FRANCHE-COMTÉ] Le selfie de trop : Ou comment un cadre du Rassemblement National trahit sa proximité avec la mouvance néonazie.

Candidat « Rassemblement National » aux élections municipales de mars 2020 sur la liste « Changeons Besançon » menée par Jacques Ricciardetti ; Candidat RN aux élections départementales de juin 2021 en binôme avec Sandy Willem dans le canton de Saint-Vit (près de Besançon) ; Candidat RN aux élections régionales de juin 2021 en 6e position sur la liste « Pour une région qui vous protège » menée par Géraldine Grangier dans le Doubs et Julien Odoul en Bourgogne/Franche-Comté…mais jamais élu…

Théo Giacone a su au fil des années, et après avoir passé quelques années discrètes à Génération Nation 25, la branche jeunesse du RN, puis grâce à plusieurs défections au sein du RN local à se faire une place au sein du parti de Marine Lepen, jusqu’à devenir membre du bureau du Rassemblement National du Doubs.

Equipe de campagne RN lors des Régionales de 2021 – Théo Giacone est à l’arrière

Étudiant en L3 Histoire à la faculté de Besançon, il est également responsable de la section départementale du syndicat étudiant « affilié » au RN La Cocarde Étudiante (voir à ce sujet l’article récent paru sur le blog du Collectif Antifasciste de Besançon : à propos de la section locale de la Cocarde Étudiante).

9 septembre 2021, premier collage de la Cocarde, avec Théo GIacone à gauche

9 septembre 2021, premier collage de la Cocarde, avec Théo GIacone à gauche

Premier couac :

Le 30 juillet 2019, il publie sur son compte Facebook une photographie de lui déguisé façon Ku-Klux-Klan en train d’exécuter un salut fasciste lors d’une soirée que l’on devine arrosée. L’est Républicain s’était même fendu d’un article (lien).

La photographie qui n’aura fait sourire que son entourage sera rapidement effacée de sa page Facebook.

Proximité avec les néonazis

Vous vous rappelez de l’article paru en 2015, à propos du t-shirt White Rex d’un autre militant Front National ? (Le joli t-shirt néo-nazi de Florent-Pierrick Baumer)

et bien, c’est presque le même scénario pour Théo Giacone.

En décembre 2021, il publie sur son compte Instagram cette photo de lui …

Évidement il est peu reconnaissable, dans sa tenue de trail imitation ninja, et les esprit chagrins pourront toujours nous accuser d’avoir fait un fake. Sauf que… sur son même compte Instagram, il publie dans la même période les deux photos suivantes sur lesquelles on reconnaît bien son sac d’hydratation (sac de trail ultra Evadict 15L?) ainsi que ses gants munis de bandes réfléchissantes.

Quel est donc le détail incriminant ?

En zoomant sur son téléphone qu’il a en main, on aperçoit qu’il en a redécoré la coque avec un autocollant VDL-BSK : Vandal Besak.

ZOOM sur le téléphone de Giacone à gauche – stickers des Vandal Besak à droite

Depuis plus d’un an, ces autocollants fleurissent un peu partout à Besançon, sans que cela ne choque personne puisque pour beaucoup VDL-BSK ça ne veut strictement rien dire. Sans croix celtique ou autres signes pouvant indiquer une appartenance à l’extrême droite, ces autocollants ne sont là que pour marquer un territoire auprès des initiés c’est à dire : les fascistes, les néonazis et bien-entendu les antifascistes et sympathisant-e-s. Et nous ne pensons pas que Giacone fasse parti de cette dernière catégorie.

Un téléphone n’est plus un objet anodin qui reste au fond d’une poche de jean: on le pose sur la table lors d’un dîner en famille ou entre amis, sur le comptoir d’un bar, sur sa tablette dans l’amphithéâtre de la fac, ou sur un plan de travail quelconque lors d’une réunion politique lorsqu’on est militant. Décorer sa coque de téléphone avec un sticker d’un groupuscule néonazi lié à des agressions n’est vraiment pas un geste anodin. Il traduit les affinités et les sympathies que Giacone porte envers ce groupuscule néonazi.

De plus, les Vandal Besak n’ont ni blog ni page Facebook ou compte Télégram sur lesquels n’importe quel blaireau néonazi pourrait faire commande de stickers. Pour avoir un stickers VDL-BSK, il faut nécessairement connaître l’un des membres de ce groupuscule.

En regardant les commentaires laissés sur son compte Instagram ou sur sa page facebook perso ainsi que sur celle de la Cocarde Étudiante Franche-Comté, on s’aperçoit que certains ont été postés par Hugo Stein qui est très proche des membres de VDL-BSK (et qui est à présent à l’école des sous-officiers de la gendarmerie), et par Alexandre Avia-Levy (de son vrai nom Alexandre Meuret) qui est membre des Vandal Besak.

Besançon étant un « petit village », on sait que les militants de la Cocarde ont l’habitude de trainer dans les mêmes bars du centre ville que les Vandal Besak, notamment le Pub de l’Étoile et son voisin l’Alsacien.

De plus, via l’article paru sur Dijoncter.info (voir ici), également sur le même personnage, on apprend que lors d’un collage de la Cocarde Étudiante, celle-ci bénéficiait d’un service d’ordre constitué de membres des Vandal Besak. :

[…] durant la nuit du 24 novembre 2021 : « Nous étions quelques amis à proximité du bar de l’U., juste en face de l’Université. Alors que nous buvions au grand air, quelques personnes se sont activées près des panneaux d’affichage. Pas de quoi fouetter un chat. Mais nous avons surtout été intrigués par une poignée d’individus, cornaqués de noir et disséminés autour des premiers… on aurait dit une milice ! » Certains on cru y voir Alexandre Meuret et Florent Gaillot, deux têtes connues pour leurs penchants brutaux.

Théo Giacone à gauche et d’autres membres de la Cocarde, lors de leur collage sous protection des néonazis des Vandal Besak

Il y a bien une connexion entre Giacone militant au Rassemblement National, membre du bureau départemental et certains militants néonazis des Vandal Besak.

Les Vandal besak, groupuscule néonazi mené par Sébastien Favier (dit Le Sanglier) se sont fait connaître via le compte Telegram du collectif néonazi Ouest-casual (en lien très étroit avec le groupuscule Zouaves Paris), puis lors de l’agression du collectif du 25 Novembre à Dijon fin janvier 2021 (article du CAB, lien), ainsi que lors des manifestations contre le passe-sanitaire. Pendant l’une d’entre elles, ils avaient agressé une militante anarchiste pour lui voler son drapeau et également frappé le journaliste local Toufik De Planoise (article de Radio-Bip à lire ici). Lors d’une autre manifestation, ils étaient venus accompagnés par certains Zouaves Paris dont leur leader Marc de Cacqueray-Valmenier (article de Radio-Bip à lire ), certains portaient des pancartes faisant des allusions ouvertement antisémites.

Agression du collectif féministe du 25 Novembre, par les nationalistes Dijonnais accompagnés par les Vandal Besak

Post des Vandal Besak sur le compte Telegram Ouest Casual, se glorifiant d’avoir agresser les militantes féministes.

Les Zouaves Paris, place de la révolution à Besançon, venus appuyer leurs potes Vandal Besak

Zouaves paris, Vandal Besak et les Nationalistes Bourguignons en fin de manif devant l’Hôpital St Jacques

(Nota : à propos des Zouaves Paris, lire l’article du Monde concernant leur dissolution et l’arrestation de leur leader : Le groupuscule d’ultradroite les Zouaves Paris dissous en conseil des ministres)

Dédiabolisation ou pas ?

Dans quelques mois, auront lieux les élections législatives. En tant que membre du bureau départemental, Théo Giacone est en très bonne place pour se retrouver nommé comme candidat du Rassemblement National.

Comment va réagir le RN bisontin cette fois-ci ? La peur de voir certains de ses militants rejoindre le Parti de la Reconquête mené par Zemmour mettra-t’il fin à la dédiabolisation du parti ? Fermeront ils les yeux ??

Dans un article du CAB (à lire içi), les camarades antifascistes se posaient la question de savoir si tout comme à Dijon, il existait des liens entre Cocarde Étudiante (et donc Rassemblement National 25) et les groupuscules néonazis (VDL BSK). La réponse est oui, sans aucune ambiguïté.