Hammerskin Nation : meeting européen et RAC dans le Sud de la France

Un meeting néonazi européen dans le Sud de la France, en plein contexte de montée des extrême-droites et de procès des groupes de terreur nazie.

 

Les « Hammerskins » français projettent d’organiser le prochain meeting européen du mouvement Hammerskin Nation à proximité de Perpignan le Samedi 18 et Dimanche 19 Mai 2013. L’élite des néonazis européens a donc rendez-vous en Languedoc-Roussillon, pour 2 journées de haine. Au programme : réunion des cadres et membres du mouvement, rapport d’activité, concert RAC et ratonnades..

 

Logo de la Hammerskin Nation

 

La Hammerskin Nation, race aryenne et meurtres racistes à travers le monde

 

La fameuse « Hammerskin Nation » fait aujourd’hui encore frémir dans les milieux d’extrême-droite, tant la violence, la détermination et l’organisation dont font acte ses membres sont reconnus.

Cette organisation suprémaciste blanche est née à Dallas aux États-Unis à la fin des années 80 et s’est ensuite développée partout dans le monde. Des « chapitres » sont présents en Australie, Angleterre, France, Suisse, Allemagne, Portugal, Italie et dans plusieurs autres pays.

Gangs de rue néonazis aux USA, impliqués dans de nombreux meurtres et attentats racistes, ce mouvement est le plus structuré au niveau international et développe ses activités dans l’anonymat et la rigueur les plus stricts.

En Europe, le mouvement réunit ses membres régulièrement, tous les 3 mois. Le 18 et 19 Mai prochain, c’est au tour du chapitre français d’organiser les festivités aryennes.

 

Entraînement au tir avec les Hammerskins

Entraînement au tir avec les Hammerskins

Les armes qu'utilisent les Hammerskins

Les armes qu’utilisent les Hammerskins

 

Les Hammerskins en Italie

Les Hammerskins se définissent comme des « skinheads »100% NS (NS = National Socialist)

 

 

France HammerSkins : entre organisation de RAC et camouflage local

 

Ce chapitre existe en France depuis 1999. Une première version des Hammerskins, connue sous le nom de Charlemagne Hammerskins, a vu le jour dès 1993, mais l’aventure pionnière s’arrête en 1997 en même temps que la condamnation de son leader Hervé Guttuso.

Aujourd’hui, bien que certains membres soient présents en Île-de-France et d’autres éparpillés sur toute la métropole, la plus grande partie de ses membres sont implantés en Lorraine, plus précisément à Toul. C’est dans cette ville qu’un local a été ouvert et animé par leur membres, la Taverne de Thor. Ce local a accueilli des années durant des concerts de RAC (Rock Against Communism, appelation du rock néonazi), des festivals comme le Hammerfest ou le Fenrirfest et des activités « culturelles » suprémacistes.

 

2 Hammerskins à la Taverne de Thor à Toul

2 Hammerskins à la Taverne de Thor à Toul

 

Une conférence organisée par le Cercle Lug (paravent associatif des Hammerskins, orienté sur le paganismesur Casapound à la Taverne de Thor

Une formation des Hammerskins sur le mouvement Casapound à la Taverne de Thor

 

La Taverne de Thor, rebaptisée Rock’n’Roll Circus, a clôt ses portes à l’occasion de la St-Patrick, plus précisément le 16 Mars dernier, suite à des pressions administratives. Quelques mois auparavant, 2000 militants de la race blanche venus de toute l’Europe avaient participé à un concert RAC, organisé initialement par une des sections allemandes du mouvement. C’est la mobilisation insufflée par les antifascistes qui les empêcha de nuire outre-Rhin, les obligeant alors à se rabattre sur leur plan de secours à Toul. En 2009 un concert des Hammerskins avait déjà eu lieu dans ce local. Plus généralement, l’Alsace et la Lorraine sont des terres d’accueil des néonazis allemands qui y bénéficient d’une moindre attention et vigilance des autorités.

Cette fermeture, même si elle ne coupe que temporairement le chapitre français de la Hammerskin Nation d’une base arrière stratégique, vient marquer le début d’une prise de conscience et d’une mobilisation naissante pour contrer ce mouvement, méconnu et sous-estimé en France, tant par les pouvoirs publics que les groupes et organisations antifascistes et antiracistes.

 

Concert nazi, liens avec le Blood&Honour et concours de « Sieg Heil »

 

Le concert RAC prévu le Samedi soir par les Hammerskins

Le concert RAC prévu le Samedi soir par les Hammerskins

 

Même si l’affiche n’est ni signée ni siglée par le mouvement, aucun doute que l’initiative est portée par les mêmes néonazis qui prennent en charge la logistique de la rencontre : navettes entre l’aéroport de Perpignan et le lieu, tenu secret jusqu’à l’arrivée sur place des Hammerskins du reste de l’Europe, hébergement, nourriture, etc…

Les groupes de « musique » sont des classiques, ou presque, du répertoire du rock nazi : français avec Frakass (Lyon et Rhône-Alpes), Bordel Boys (Bretagne) et Hold Fast (anciens de Haïs et Fiers, Marseille et Aix-en-Provence) et espagnol avec Mas Que Palabras (Valladolid et Santander).

C’est la première fois que les Hammerskins français organisent un événement comme celui-ci dans le Sud de la France, territoire dont l’activité néonazie est habituellement réservée au Blood&Honour.

Le Blood&Honour est l’autre organisation néonazie internationale, majoritairement tournée vers le développement et la diffusion de la musique néonazie (concerts, production d’albums, hommage aux personnalités du « milieu » comme Ian Stuart, etc…). La section française « Blood&Honour Hexagone », dirigée depuis peu par Loïc Delboy, est bien implantée dans le Sud de la France, et ce depuis de longues années : 1 à 2 fois par an ont lieu des concerts RAC entre Marseille et Aix-en-Provence. Ces spécialistes de l’organisation de concerts de la haine n’ont rien à envier à leur compatriotes hammerskins, même si, selon l’époque et le pays, la compétition entre ces 2 branches du mouvement néonazi les a mené à s’affronter, s’exclure et parfois s’isoler.

Chez nos voisins helvétiques, ce sont les Hammerskins qui ont créé le malaise dans les rangs serrés de l’Artam Brotherhood, réseau de jeunes nazis en manque de sensations fortes. Ces derniers se sont faits attaqués sur un de leur concert par quelques Hammerskins mécontents de voir ces abrutis discréditer leur valeurs, leurs idées et leur fonctionnement.

 

 

 

Un mouvement dangereux, une réunion à empêcher, des engagements à prendre

 

A propos de leur fonctionnement, la hiérarchie et l’autoritarisme sont LA règle chez les Hammerskins. Rien de surprenant, on a affaire à des fachos, ne nous attendons pas à se prendre des claques en matière d’autogestion et d’auto-organisation ; ces gens là ont besoin de guides et d’ordres pour avancer, pas d’autonomie et d’initiatives !

 

On notera toutefois que les Hammerskins copient la structure sociale de certains gangs de motards (comme les Hell’s Angels avec qui ils entretiennent de bons contacts) :

– les Hang-Around sont les personnes extérieures au mouvement mais sympathisantes ou intéressées qui sont autorisées à participer aux événements larges (comme les concerts) et sont rattachés au Crew 38. Les Hammerskins y font alors un premier tri.

– les Prospect Of The Nation sont ceux qui rentrent dans le mouvement mais ne seront pas des « vrais » Hammerskins avant plusieurs années, années durant lesquelles ils effectueront les tâches ingrates et le sale boulot.

– les Hammerskins, véritables templiers du mouvement, sont autorisés à se tatouer le logo de leur chapitre et peuvent porter le patch officiel.

 

Le tatouage arboré par les membres définitifs des Hammerskins

Le tatouage arboré par les membres définitifs des Hammerskins, ici accompagné d’un 88 (pour « Heil Hitler »)

 

Ce meeting européen est le temps le plus important pour la construction de leur mouvement à l’échelle européenne. C’est aussi pour le chapitre français l’occasion de se consolider et de poursuivre son activité, 2 mois après leur dernier événement lorrain et la fermeture de leur local en Lorraine.

Ce mouvement nazi n’apparaît pas au grand jour et ne le souhaite pas. « La qualité plutôt que la quantité » est un de leur leitmotiv. A chaque événement nazi organisé par les Hammerskins, les pouvoirs publics semblent pris au dépourvu et découvrir l’inacceptable au dernier moment. En Novembre 2012, le rassemblement de 2000 nazis à Toul a scandalisé, au moins en surface, pouvoirs publics, mairies locales et citoyens.

 

Pourtant, toutes ces informations existent et sont souvent volontairement confinés dans les officines de la DCRI, afin de « ne pas faire de vagues ». Ce discours, selon lequel c’est une mauvaise chose de révéler et d’alerter la population et la société civile sur ces faits, est régulièrement celui tenu par les agents du renseignement et leurs dirigeants. Entre instrumentalisation politicienne et accointances des sphères grises du renseignement avec celles de l’extrême-droite, même la plus radicale, on se demande à quels jeux jouent ces pyromanes ?

Anders Breivik en Norvège, la NSU en Allemagne, les milices fascistes en Hongrie, les assassins de Casapound en Italie.. Nos discrets Hammerskins français ne seraient-ils pas en train de préparer la guerre raciale à l’instar de leur homologues européens et leur collègues du Blood&Honour ? Est-ce qu’une fois encore pouvoirs publics, justice et police vont fuir leurs responsabilités ?

Les antifascistes, eux, continuent leur combat pour le respect, la dignité et la solidarité, contre le fascisme, le racisme et tous ceux qui en sont les vecteurs idéologiques !

[MIDI-PYRÉNÉES] Matthieu, une victime?

Modeste autopsie de la certaine finalité du parcourt d’un militant d’extrême droite. Matthieu aurait pu mener une vie paisible, certains l’a lui on volé non sans une part de consentement malsain.

L’extrême droite dangereuse même pour ses militants

Avec l’affaire Andrés, on assiste à un cas d’école. L’extrême droite joue souvent la carte de la famille unie, du groupe inébranlable, du clan soudé pour recruter ses militants. Le Bloc Identitaire (BI) en est l’exemple parfait. Recruter de jeunes paumés et les intégrer à grand coup de stages, de formations, de sorties initiatiques à telle point qu’ils finissent par se couper, voir se brouiller pour certains, avec leurs amis, leur famille. Ils ne vivent plus qu’avec leurs nouveaux camarades qu’ils voient déjà comme des amis des frères, des pères après justes quelques semaines de fréquentation, sans doute une déclinaison du syndrome de Stockholm. A cela on ajoute un lent  bourrage de crane qui pour faire simple, crée des enfants-rois pourris gâtés imbu de leur personne. Chez les Jeunesses Identitaires (JI), branche jeune du BI, c’est typiquement le cas. Les JI, des petits cons sans grand talent persuadés de détenir la vérité tout en croyant  être des surhommes. On n’a pas encore relevé de cas de militant identitaire se croyant capable de voler, mais on en est pas loin… Cette tendance à se croire meilleur que les autres est très développer chez les identitaires, ce qui les amène à être très critiqué au sein même de la grande famille de l’extrême droite française. Le problème c’est qu’il faut coupler cet endoctrinement avec les idées de haine inhérente à l’extrême droite. Le cocktail est détonant. On voit alors ces militants se permettre tout et n’importe quoi. Encouragé par l’impunité, l’endoctrinement, l’effet de groupe, une fois le processus engagé, c’est la fuite en avant plus ou moins rapide selon le niveau de leur engagement. C’est « l’Esprit JI », nom de la doctrine qu’ils affectionnent et que l’’on traduira par : « on est les plus beaux, on est les plus fort, on ne doute jamais car on a raison, rien ne nous arrêtera, on va conquérir le monde si il n’est pas déjà à nos pieds. ». Matthieu Clique en fait les frais depuis son engagement, un petit homme bien modeste qui a avalé sans sourciller la merde que lui proposait l’extrême droite et plus particulièrement le Bloc Identitaire. Une fois le bonhomme gonflé à bloc, il arriva à Toulouse et nous démontra avec brio l’étendu de ses talents de militant. Comme un seul homme, il réactiva les Jeunesses Identitaires toulousaines, tel hercule nettoyant les écuries d’Augias, il déploya toute son énergie dans l’aventure, le succès sera au rendez-vous : de nouvelles recrues pour le BI, un local, la reconnaissance de ses pairs, l’admiration plus ou moins modeste de l’ensemble de l’extrême droite toulousaine, plein de contacts, plein de nouveaux amis… En bonne groupie, recevoir une caresse dans les cheveux de la part de son idole, c’est le nirvana. Dans le cas de Matthieu avoir des relations personnelles avec des cadres du BI, des pseudos intellectuelles d’extrême droite, c’est orgasmique.

La machine infernale qui allait causer sa perte continuait son œuvre. Les JI toulousains pouvaient et peuvent toujours compter sur Romain Carrière « coach castagne » comme entraineur pour le combat. Plusieurs fois champion de France de Taekwondo, vice-champion du monde, sergent au 3ème RPIMa de Carcassonne [1], autant dire que Romain a les qualités pour envoyer au tapis d’un simple coup plus d’une personne. Romain comme plusieurs formateurs du BI entrainaient et entrainent toujours quantité de militant tout aussi instable que Matthieu… Officiellement c’est de l’innocente self-défense, en réalité c’est comme donner une arme à un enfant…

Matthieu s’entrainait beaucoup avec ses petits copains identitaires dans des parcs à Toulouse. Matthieu de dos, de face, de profil, en rouge, en noir.

« coach castagne », Romain Carrière en bon prof qui veille au grain.

Echantillon de l’équipement d’entrainement des JI toulousains. A noter, une devise qui est chère aux identitaires toulousains au point qu’ils en ont fait des sweats « un poing c’est tout ». Ca en dit long sur ces entrainements. Un poing c’est tout… Un coup de pied dans le thorax aussi! [2]

On ajoutera que la confiance en soi du militant identitaire est régulièrement « boosté » par d’invraisemblable situation aux origines troublantes. Plusieurs fois Matthieu et ses petits copains se sont tirés d’affaires qui auraient pu être bien embarrassantes judiciairement et accessoirement auraient stoppé leurs activités avant un drame [3]. Ils doivent leurs salut surement aux contacts bien placés que peut se targuer d’avoir leur « famille » [4]. Cette dernière aurait-elle aussi averti Matthieu qu’il était dans le collimateur des enquêteurs comme le sous-entend le journal La Provence? Ca motive quand même d’avoir des anges gardiens.

Le blog antifasciste Fafwatch, dans un article consacré à 4 militants du BI toulousain avait le mot juste. En effet en parlant du militant identitaire, Fafwatch analysait « un âne qui se prend pour un cheval de course ». C’est tout à fait le cas de Matthieu Clique.

Matthieu s’est mis en avant pour tout à Toulouse, il était le Bloc Identitaire toulousain à lui seul. Le Bloc Identitaire l’a utilisé comme un vulgaire petit pion, l’a usé jusqu’à la corde, physiquement, mentalement et financièrement, il a finit par exploser en plein vol.

Merci les copains !!!

Dans l’ordre, de gauche à droite : Olivier Roudier, Christophe Pacotte, Richard Roudier, Matthieu Clique à l’inauguration de l’Oustal.

La photo ci-dessus est très intéressante. Matthieu et quelques uns de ses amis à l’inauguration de l’Oustal au 36 allée de Barcelone à Toulouse le 11 février 2012. L’extrême droite dans toute sa splendeur. Olivier Roudier à l’époque militant au BI [5] et qui vient d’être une nouvelle fois condamné pour violences et incitation à la haine raciale [6]. Son père Richard Roudier viré comme une merde du BI non s’en l’avoir (un peu) mérité [7], il est toujours président de la Ligue du Midi et du CEPE [8]. Christophe Pacotte responsable du BI Aquitaine, membre du bureau politique du BI. Matthieu Clique, aujourd’hui incarcéré et accusé d’être l‘agresseur d’Andrés.  Quand certains usent et abusent de méthodes douteuses d’autres en font parfois les frais…

Depuis la vague d’arrestations dans le cadre de l’enquête sur l’agression d’Andrés et l’incarcération de Matthieu Clique, on assiste à un élan de soutien particulier. On vous épargnera les affreux messages, visuels ou vidéos de soutien qui pullulent entre autre sur la toile,  c’est souvent moche, ponctué de fautes d’orthographes, de référence au nazisme et parfois donnant l’impression que Matthieu est un martyr tombé au champ d’honneur pour la cause, pour la patrie. Remis dans le contexte d’une agression gratuite à 20 contre un étranger qui passait son chemin, c’est plutôt inquiétant… Peut être que ce n’est que ça la finalité de la lutte nationaliste, défoncer en toute impunité des innocents sous prétexte de leur origines…

Parmi les soutiens à Matthieu, on retrouve évidement l’ensemble des structures du Bloc Identitaire mais aussi le GUD [9], les Jeunesses Nationalistes , Alexandre Gabriac , Bruno Gollnish ainsi que le CEPE. Ce dernier s’est même fendu d’un somptueux communiqué où sont mis sur le même plan Matthieu et différents nationalistes que le CEPE a soutenu par la passé, tels que Phillippe Vardon [10] ou Maxime Brunerie [11]. Le genre de soutien qu’on rêve d’avoir. Le CEPE balance aussi les coordonnées personnelles d’un des frères de Matthieu à Châteauroux. Ce dernier étant chargé par la famille Clique de centraliser le courrier et les dons pour Matthieu. Or cette organisation familiale n’avait pas vocation à être rendue publique…

Richard Roudier et Matthieu Clique en train de signer une convention d’accord entre l’Oustal et le Bloc Identitaire lors de l’inauguration de l’Oustal en février 2012.

Richard Roudier au BI, c’était le papi-gâteau des identitaires toulousains. Depuis son éviction, Matthieu avait coupé les ponts. Le clan Roudier se sert allègrement du « malheur » de Clique pour régler de vieux compte avec le BI. Comme quoi l’extrême droite n’a rien à envier aux sales manœuvres politiciennes des grands partis politiques.

Officiellement, le Bloc Identitaire a lancé une souscription et un appel à soutien. Les dons et les courriers pour Matthieu sont à envoyer à la Traboule, le local du Bloc Identitaire à Lyon. On notera que les « meilleurs amis » toulousains de Matthieu ne sont même pas foutu d’organiser la solidarité avec leur « camarade ». De plus Libération relatait que Matthieu serait resté muet pendant sa garde à vue et qu’il aurait été dénoncé par ses amis. A l’époque, nous doutions de la véracité de ces informations, il n’est pas rare en effet que la police laisse filtrer de fausses informations pour les besoins d’une enquête. Depuis, l’information semble se confirmer, et permettrait de comprendre comment certains sont sortis plus rapidement que prévu de leur garde-à-vue, notamment ceux chargés par des témoignages directs.

On notera aussi que depuis l’incarcération de Matthieu, certains militants et cadres du BI et des JI Toulouse en ont profité pour quitter le navire sans avertir personne, laissant la section toulousaine du Bloc Identitaire plus que jamais à la dérive. Il était plus opportun de prendre la fuite que de rester et faire face. Il est plus gratifiant de rejoindre un concurrent du BI que de soutenir un «ami » en prison. Il est plus heureux de dépenser sans compter pour les Jeunesses Nationalistes et l’Oeuvre Française que d’honorer ses cotisations pour payer le loyer de l’Oustal. Les identitaires et la famille de Matthieu ont du apprécier le geste.

La pathétique stratégie de défense ne s’arrête pas là, l’avocat de Matthieu Clique est maitre Pierre-Marie Bonneau, qui n’est autre que le responsable toulousain de l’Oeuvre Française [12]. Monsieur Bonneau qui « qui aura la bonne idée de se faire interpeller »  le 29 septembre dernier à Paris lors d’un rassemblement des Jeunesses Nationalistes.

Après plusieurs semaines, défendant plus ou moins mollement Matthieu, le BI l’aurait-il lâcher ?  Georges Gourdin, membre du bureau exécutif du BI a eu des déclarations pour le moins accusatrices à l’encontre de Matthieu Clique. Ces propos ont été retranscrits durant une interview par Marsactu:

« le Bloc identitaire a des militants parmi les gendarmes et les policiers »

« Je ne connais pas bien ce dossier, mais pour moi ça tient plutôt du fait divers. Matthieu a eu une journée difficile et il a agi contre la volonté de son chef. »

« On est solidaire de Matthieu en tant que personne, parce qu’il était un peu fatigué, mais pas des actes. »

Mieux que des aveux, c’est une condamnation. On a les amis qu’on mérite.

 

[1] RPIMa, Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine.

[2] Loin de nous l’idée que Matthieu Clique aurait explosé d’un seul coup de pied au thorax Manuel Andrés Pardo. Loin de nous l’idée qu’il aurait pu le faire grâce aux entrainements de Romain Carrière. Loin de nous l’idée que la devise « un poing c’est tout » arboré fièrement par les identitaires toulousains soit un appel à la violence.

[3] En mars 2012, 2 identitaires toulousains étaient sur Bordeaux, Matthieu Clique et Victor Lenta. Ils faisaient parti d’une dizaine de militants identitaires contrôlés et placés en garde à vue, voir ici  et . La police les a contrôlé pour des tags, en fouillant les deux véhicules qui transportaient nos joyeux drilles, les policiers saisirent quantité d’armes : battes de baseball, bâtons cloutés, gazeuses, matraques télescopiques… Etonnamment, seuls les 2 conducteurs seront inquiétés par la justice pour port d’arme. 4 identitaires seront convoqués pour dégradation, les 4 autres ne seront pas poursuivis. Avis aux braqueurs en cas d’arrestation, sortez de votre voiture en y laissant le butin et les armes, on ne vous reprochera rien.

[4] On évitera ici de trop en dire mais on notera par exemple qu’un ancien inspecteur de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire, contre-espionnage, maintenant DCRI) est coordinateur régional en Normandie pour le Bloc Identitaire, voir ici.

[5] Comme toute sa famille, Olivier Roudier est membre de la Ligue du Midi, groupuscule d’extrême droite qui sévit dans la région de Montpelier et Nimes. La Ligue du Midi était rattaché jusqu’à très récemment au Bloc Identitaire.

[6] Ca devient même une habitude pour Olivier. Multiples condamnations et incarcérations pour violence assorti de provocations racistes. La dernière en date, voir ici.

[7] voir ici, ,  et ici.

[8] Comité d’Entraide aux Prisonniers Européens. Les « prisonniers européens », comprenez : les militants blancs emprisonnés pour faits de violence. Cette structure a fait parler d’elle en reprenant la campagne pour la libération de Michel Lajoye qui avait été soutenu par Unité Radicale [11]. C’est en particulier le CEPE qui a géré les conditions de sortie de M. Lajoye (logement, travail). Michel Lajoye, auteur d’un attentat à la bombe raté dans un café arabe en 1987.

[9] GUD, Groupe Union Défense. Organisation étudiante d’extrême droite très active dans les années 70 et 90. Elle tente un sempiternel retour au premier plan de la galaxie nationaliste depuis 2010. Le GUD est actuellement présent à Paris et à Lyon.

[10] Pour résumé de manière non-exhaustive : Ancien du FNJ (branche jeune du FN), ancien du MNR, ancien d’Unité Radicale [11]. Membre du bureau exécutif du Bloc Identitaire, Président de Nissa Rebella, Bloc Identitaire de Nice. Chanteur du groupe de RIF (Rock Identitaire Français) Fraction (anciennement Fraction Hexagone). Philippe a eu quelques démêlés judiciaires, notamment pour reconstitution de ligue dissoute, port d’arme, violence, discrimination raciale… C’est aussi le père spirituel des Jeunesses Identitaires et de ses avatars : le réseau Une Autre Jeunesse et Génération Identitaire.

[11] Membre d’Unité Radicale (UR), groupe d’extrême droite, ancêtre du Bloc Identitaire. Maxime Brunerie est l’auteur de la tentative d’assassinat du président Jacques Chirac lors du défilé du 14 juillet 2002. A la suite du coup manqué, les autorités ordonnèrent la dissolution d’Unité Radicale en aout 2002 pour cause d’idéologie raciste, discriminatoire et antisémite. En avril 2003, la plupart des anciens dirigeants d’UR fondèrent le Bloc Identitaire.

[12] L’œuvre Française (OF) est l’un des plus vieux mouvements nationalistes français (créé en 1968). L’OF se revendique de la France de Vichy. Sa branche jeune est les Jeunesses Nationalistes.