[MIDI-PYRÉNÉES] Alliance Mythomane, les identitaires en roue libre !

Ce 14 juillet 2021 a eu lieu en plein centre ville de Toulouse une attaque fasciste menée par l’autoproclamée Alliance Scandale *. Une quinzaine de militants d’extrême droite ont chargé et coursé des Gilets Jaunes et personnes mobilisées contre la politique liberticide du gouvernement Macron, lors d’un rassemblement à Jean Jaurès. Un peu plus tard les fafs ont été confrontés et la police les a protégé.

Alliance Scandale à Toulouse le 14 Juillet 2021

Le militant des Identitaires Enguerrand Pacotte a remis sur pied une équipe de fiers combattants de la race aryenne, tout droits sortis de l’Institut Catholique de Toulouse et des cours d’auto-défense proposés par Romain Carrière aux personnes désireuses de commettre des agressions racistes.

Alliance Scandale donne la capacité à l’extrême-droite locale de mener des expéditions, des agressions, et ainsi de s’en prendre frontalement au camp révolutionnaire.

Cela a commencé au début du mouvement des Gilets Jaunes, et s’est développé pendant les Gilets Jaunes. Avec une nouveauté (Acte 13, le 9/02/2019) : les fascistes toulousains sont suffisament nombreux (35 personnes) et organisés pour attaquer un cortège d’extrême-gauche (NPA/OCML VP) au sein d’une manifestation large.

[fait nouveau, les dernières grosses agressions fascistes à Toulouse visaient soient des lieux comme la place Arnaud Bernard, soit des évènements comme le concert antifa le Gala des Enragés ou la fête de la musique (concert de ZEP). Ces dernières grosses agressions (qui ont notamment débouché sur l’agression d’Andrès, handicapé à vie suite à ça) ont eu lieu entre 2011 et 2014]

 

L’affaire Roland (on peut lire à ce sujet l’article des camarades du Comité Marcel Langer) a marqué une étape de développement importante : désormais, les fascistes toulousains sont suffisament en confiance pour attaquer le mouvement squat toulousain.

[fait nouveau, le dernier fait « fafs/squats » c’était des néonazis de l’UCODEL qui avaient servi de gros bras a un proprio pour menacer d’expulsion des squatters en 2015]

 

L’attaque fasciste qui a eu lieu ce 14 juillet 2021 marque encore un autre développement de la capacité de nuisance de l’extrême droite locale :

Désormais, toute personne de gauche, qu’elle soit Gilet Jaune, simple militant.e.s des mouvements sociaux, et aussi toute personne apparenté.e.s aux autonomes, aux black blocs, aux antifascistes (toute personne potentiellement habillée en noir en manif) devient une cible de choix pour cette équipe.

 

POURQUOI CES FASCISTES ATTAQUENT-ILS DES GILETS JAUNES ET DES AUTONOMES QUI PARTICIPENT A UN RASSEMBLEMENT CONTRE LES MESURES LIBERTICIDES DE MACRON ?

Pour plusieurs raisons :

– la première c’est parce que c’est facile (et lâche, oui) : ces gens là ne s’attendent pas à être attaqués par l’extrême droite (pas à Toulouse), et iels ne se sentent pas particulièrement menacés par l’extrême droite quand iels viennent en manif/rassemblement. A priori, ces gens n’ont pas l’habitude ou la formation pour faire face dans ce genre de situation à ces agressions. L’effet de surprise est total, les fascistes sont beaucoup plus sûrs de « gagner » une bataille à moindre frais (et de pouvoir s’en vanter sur ouest casual, en se faisant encore une fois passer pour des fous).

– une autre raison, c’est pour gagner de nouveaux territoires politiques. Les fascistes locaux sont perdants politiquements depuis des années, à part 2 marches et 3 prières avec le gratin catholique intégriste (en 2020/2021), la dernière tentative de manifestation publique de l’extrême droite remonte à 2014 (Jour de Colère) qui fut un échec lamentable pour eux. Avant cela, il y a certes eu la Manif Pour Tous (avec Moudenc en tête), mais en vrai les fascistes ne tiennent jamais le haut du pavé à Toulouse. C’est une situation bien triste et frustrante pour les militant.e.s identitaires, royalistes, néonazis, nationalistes qui rèvent d’une Toulouse Bleu Blanc Rouge et de rues emplie de « la France aux Français » le samedi à Jean Jaurès. Depuis les Gilets Jaunes, ces militants savent aussi que la ville de Toulouse se construit politiquement par les gens et groupes de gens qui tiennent et font vivre la rue et les manifs. Donc les autonomes et les militant.e.s de gauche (au sens large) deviennent une cible de choix, car ce sont des artisans de Toulouse la populaire, la résistante, la rebelle, la pas-faf quoi !
Ainsi en générant du « troubles à l’ordre public » les fascistes vont mettre en difficulté les prochains mouvements et luttes sociaux naissants, car tout ce qui n’est pas déclaré deviendra pour la préfecture « à risque » (en justifiant du risques de troubles et en prenant en référence cette attaque) :

– pour préparer le terrain et prendre le contrôle du mouvement social naissant (contre le pass sanitaire) : cette attaque est un excellent moyen pour signifier aux gens de gauche, aux autonomes et aux révolutionnaires en général que ces manifs ne sont pas les leurs, que ce mouvement social n’est pas de gauche. C’est un fait qui désincite les notres d’aller à la prochaine manif, car en plus de se farcir tous les profils conspis chiants, d’être hors de notre zone de confort idéologique, il y a le risque, réel, d’être attaqué.e.s par les fachos.

 

ALLIANCE MYTHOMANE ! MAIS QUI SONT-ILS ?

La première fois que l’Alliance Scandale a communiqué, c’était via Ouest Casual pour revendiquer l’attaque du 9 Février 2019 (contre le NPA et l’OCML VP dans le cadre de l’acte 13 des Gilets Jaunes). Alliance Scandale n’est pas une organisation formelle de l’extrême droite locale, mais est plus pensée comme une équipe affinitaire avec des membres de différents groupes/réseaux de l’extrême droite tournée vers les agressions de rue contre les militant.e.s progressistes.
L’équipe est à sa création composée de la quasi-totalité des membres de Génération Identitaire, d’un groupe de hooligans néonazis toulousains, de quelques membres du Rassemblement national, d’un membre des Occitaners MC, d’un membre de l’OSRE (ex MAS), et de plusieurs fascistes qui gravitent autour du mileu national-catholique toulousain.

Une partie de l’Alliance Scandale le 09/02/2019

Depuis ils ont participé à l’attaque de contre-manifestants antifascistes à Carcassonne, à plusieurs agressions racistes lors de certains matchs de foot (notamment contre des Algériens à la finale de la CAN), mais ont aussi continué à militer au sein de Génération Identitaire, ils ont aussi participé aux services d’ordre des manifestations catholiques intégristes ( à l’automne 2020, « pour la messe », et contre la PMA/GPA). Plusieurs d’entre eux sont également impliquées dans des agressions contre des militant.e.s antifascistes.

A la tête de l’équipe, Enguerrand Pacotte.

Enguerrand est tombé dedans quand il était petit, vu que son cher papa Christophe Pacotte est un cadre éminent du Bloc Identitaire 1ère génération (2002), le cadre du Sud Ouest (quand les Roudier étaient les cadres Sud Est du BI). Enguerrand a sûrement été formé très jeune, notamment à Europe Jeunesse où l’endoctrinement des enfants est essence.
Enguerrand débarque aux identitaires avec la seconde génération (contrairement aux Matthieu Clique, Victor Lenta, Romain Carrière ou Sixtine Jeay qui consituent le primo-groupe des identitaires toulousains) à partir de 2014 environ. Enguerrand a aussi un frère, qu’il entraîne également sur la voie du pater familias.
Avec Matthieu Tolosa, Enguerrand se sent comme un des « tapeurs » de la bande, un de ceux qui aiment bien aller au contact et qui ne rechigne pas quand il faut faire parler les poings. Loin de l’image médiatique douce et angélique de Anne-Thaïs Dutertre (dite d’Escufon), et des réalités bourgeoises des identitaires, Enguerrand se sent le bad boy de la bande (de toute façon, avoir un papa chef d’entreprises ça aide quand on doit faire face à la justice).

Enguerrand Pacotte au service d’ordre de la Manif Pour Tous contre la PMA/GPA (octobre 2020)

Enguerrand en formation dans les traces de son père, au Bloc Identitaire devenu les Identitaires (qui existait toujours en parallèle de Génération Identitaire)

Le papa d’Enguerrand a une longue histoire d’engagement à l’extrême droite !

Enguerrand et ses frères, dont l’un est aussi abonné aux identitaires et a participé à l’attaque du 14 Juillet 2021

Enguerrand Pacotte sait recruter large, à l’acte 13 en 2019 il est même aller chercher d’anciens membres des JI, comme Julien natio sur la photo, membre des Occitaners

Ce n’est pas la première fois que Enguerrand Pacotte participe à des agressions de rues et des violences en groupes. Ici on le voit frapper (dans ce que Ouest Casual appelerait un un-contre-un plein d’honneur), avec ces copains nazis hooligans, un membre du Nouveau Parti Anticapitaliste – 9 février 2019

Le gros des troupes ? Les identitaires !

Comme lors de sa constitution, l’Alliance Scandale du 14/07/2021 est majoritairement composée des membres de Génération Identitaire, on y retrouve plusieurs de leurs membres, notamment Karl DUNAS, Enguerrand et son frère PACOTTE,…

Les identitaires toulousains bénéficient d’une solide protection policière et politique. Des liens existent, notamment le fait que les identitaires se soient entrainés sportivement (sports de combat) avec des policiers de la DDSP31. Ou qu’ils aient des complicités au sein de la municipalité Moudenc. Ils ont toujours été les bienvenus au RN, où certains d’entre eux ont maintenant des postes à responsabilité. Cette entente politique entre le RN et les identitaires toulousains dure depuis un peu plus de 10 ans (malgré les différentes violences perpétrées par les identitaires au fur et à mesure des années).

En plus des identitaires, quelques autres profils sont là, comme Benoit FONTANILLES (travaille à Toulouse Métropole, secrétaire général du syndicat LSAutonome, affilié à la FAFPT), Julian FERRERES (dit Marcel, militant proche de Civitas, des Nationalistes et de Pierre-Marie Bonneau).

Dernier collage des Identitaires toulousains avant dissolution, épaulés par ceux de Montpellier. Enguerrand Pacotte, puis le 2e, le frère de Pacotte en 5e (en partant de la gauche) et aussi le 3e (en partant de la droite) étaient présents ce 14 juillet 2021

 

Enguerrand Pacotte et Karl Dunas (5e et 6e en partant de la gauche) étaient présents à l’attaque du 14 juillet 2021

Militant de GI Toulouse, membre du SO de la Manif Pour Tous (octobre 2020) et présent à l’attaque du 14 juillet 2021.

Karl Dunas (qui a un frère jumeau Franck) est présent dans presque toutes les agressions commises par l’Alliance Scandale, y compris celle du 14 juillet 2021

Julian FERRERES

Julian FERRERES également dans le service d’ordre de la Manif pour Tous en octobre 2020. Décidemment la Manif Pour Tous ne recrute que des militants violents issus de l’extrême droite radicale pour sécuriser ces cortèges !

Julian FERRERES

Benoit Fontanilles

De g à d : Benoit Fontanilles, Enguerrand Pacotte, le rasé/membre GI, le frère de Pacotte, Karl Dunas (les 4 derniers sont de Génération Identitaire)

 

QUE S’EST-IL PASSÉ LE 14 JUILLET 2021 À TOULOUSE ?

Enguerrand Pacotte en train de donner des consignes à sa troupe, assisté de Julian Ferreres

Benoit Fontanilles

À 10h avait été appelé une manifestation (non déclarée) appellée la veille sur internet (suite aux annonces de Macron du lundi 12 juillet), afin de protester contre les mesures liberticides du gouvernement Macron. Jour férié, grandes vacances, matin, pluie,… une petite cinquantaine de personnes se retrouve à l’heure dite à Jean Jaurès.
Le groupe des fascistes arrive à ce moment, et charge directement des personnes habillées plutôt en noir, mais aussi des personnes reconnues car fiché.e.s par les fachos dans un trombinoscope (mis en place au moment de la fake news Roland vs les squats pour ficher les soutiens des squatteur.euse.s).
Pris par surprise et de panique, ces personnes, qui sont des profils plus proches des Gilets Jaunes qu’autre chose, tentent d’échapper à l’agression et se font coursés par une équipe d’environ 15 personnes.
Passés la surprise et la panique (une quinzaine de minutes), ces personnes et les personnes du rassemblement (ou qui étaient en train d’y arriver) se retrouvent sur la place du Capitole. Voyant le groupe de fascistes revenir vers eux pour les agresser, les gens (une vingtaine de personnes, des jeunes des vieux, des femmes, des hommes, le m/mme tout le monde des Gilets jaunes) se saississent des chaises d’un bar à côté, s’en servent pour se défendre et répondre aux coups des militant.e.s d’extrême droite. A ce moment là, au moment où la partie devient plus difficile pour l’Alliance Mythomane, la police intervient et se place en protection de l’Alliance Mythomane, un des flics mange une chaise (sans mâcher), et les gens continuent de faire face aux flics et aux fafs derrière les flics (c’est à ce moment que commence la vidéo qui circule sur les réseaux sociaux ).

https://twitter.com/Tracy19M/status/1415253163309928453

Vus au départ avec des parapluies renforcés, des gants coqués, et des battes sous le manteau, les fafs seront controlés et repartiront tranquilles.  Les flics ne procèdent a aucune interpellation. Les personnes qui ont fait face aux fafs s’occupent des personnes encore choquées et de leur agression, et de la réaction de la police qui laisse tranquilles les agresseurs fascistes.

Vue de notre côté après la séance de pédagogie antifasciste, visiblement personne n’est à terre… (mythomanes!)

A 14h commence à Jean Jaurès un autre rassemblement contre le pass sanitaire (seconde manif du 14/07) et les fascistes ne sont pas ré-apperçus, sur toute la durée du rassemblement.

La « chasse » a été revendiqué par un énième post mensonger sur Ouest Casual. Une fois encore, leur attaque passe pour une victoire totale, ils inventent même « 2 3 antifascistes qui finissent au sol ». Propos mensongers habituels sur Ouest Casual, tout est bon pour vendre l’image de l’homme blanc fort viril et invaincu dans les milieux d’extrême droite radicale et néonazie, quitte à mentir sur les faits et nier la vérité (très souvent) !

La photo est prise devant le pub O’briens Irish Pub, à côté de Jean Jaurès. Les fascistes aiment prendre la pose devant la devanture du pub et s’inventer une vie de hooligans. Le pub n’a rien à voir avec ce mauvais public, très ponctuel.

A noter quelques autocollants « Fck antifa » ont été collés par l’équipe mythomane :

 

TAPER DES GILETS JAUNES LA JOURNÉE, FÊTER ÇA AVEC LE RN LE SOIR ?

Comme par hasard, cette agression se passe le jour du 14 juillet, et le RN31 avait prévu un banquet patriotique sur la proche commune de Fronton. RN31 dans lequel les identitaires toulousains Romain CARRIÈRE et Claire-Lise BOUTON sont bien implantés. Très certainement, la petite clique fasciste qui a tapé des Gilets Jaunes et des gens de gauche ce 14 Juillet était présente auprès de leur camarades (ils font partie de la même organisation, certes dissoutes, mais toujours active socialement) qui ont fait le choix d’enfiler le costume électoral. Tu connais la différence entre des extrémistes violents et racistes des Identitaires et des extrémistes violents et racistes du Rassemblement national ? Nous non.

 

ÇA CONTINUE, JUSQU’À QUAND ?

La manifestation contre le pass sanitaire à Toulouse le 17 Juillet 2021 a été un beau bordel, rempli de confusion. Il apparait qu’un groupe de personnes habillées en noir a été pris à partie et a fait le choix de quitter la manifestation. Des coups ont été portés et bien que la situation ne soit toujours pas claire, l’extrême droite radicale était vraisemblablement de la partie. Alliance Mythomane de nouveau ? Gros bras du RN ou de Debout La France voulant chasser les « black-blocs » ? Militants du RN déguisés en faux manifestants et qui viennent prendre la température ? Nous n’avons pas cette réponse pour le moment.

La seule certitude, c’est qu’il faut et faudra encore aux toulousains et toulousaines le courage et l’audace de renouer avec des pratiques de confrontation contre l’extrême droite, afin d’être capables collectivement d’empêcher des agressions et des chasses aux « gauchistes » comme celle que nous avons vécu ce mercredi ou lors de l’Acte 13 Gilets Jaunes. De nouvelles manifestations sont appelés dans les jours à venir, cela doit être le moment pour toutes et tous les autonomes, gilets jaunes, anarchistes, syndicalistes, communistes et autres révolutionnaires de se regrouper, de se retrouver, de s’organiser pour qu’aucun fasciste ne puisse agresser qui que ce soit ces prochaines semaines.

 

QUE VIVE L’ANTIFASCISME POPULAIRE TOULOUSAIN !

Fafwatch Midi-Pyrénées, le 19/07/2021

 

* appelation à laquelle nous leur préférons Alliance Mythomane, tant les récits contées sont loins de la réalité des faits. Il faut dire que Toulouse est toujours à la traîne, toujours en retard quand il s’agit pour les néonazis de se « la mesurer » (pour les non-initié.e.s, les néonazis aiment toujours savoir qui est le plus fort, qui a l’équipe la plus musclée, la plus violente, etc… un vrai « concours de bites » néonazi de la violence et de la haine, médiatisé par la page télégram Ouest Casual)

 

PS : si vous ou des proches ont été témoins de ces faits, vous pouvez nous envoyer toute information, photo, vidéo à kagebe@riseup.net

[FRANCHE-COMTÉ] VESOUL: Génération Identitaire déjà soluble dans le RN.

Mercredi 3 mars, le conseil des ministres officialise la dissolution du mouvement d’extrême-droite Génération Identitaire.

Une mesure qui ne devrait pas concerner la section Génération Identitaire Franc-Comtoise puisque celle-ci s’est déjà dissoute dans la section haut-saônoise du Rassemblement National.

Petite introduction historique:

Depuis les tous débuts du mouvement identitaire, en Franche-Comté, les différents groupes qui se sont succédés n’ont pas eu le temps de prendre racine.

Tout d’abord, il y eut le Front-Comtois. A ses débuts en 2009 (il se nommait alors Jeunesse Identitaires Séquanie), il s’inscrivait dans la mouvance identitaire issue de la dissolution d’Unité Radicale. Mais il se dissocie très rapidement de la mouvance identitaire nationale ( le Bloc Identitaire) pour créer un mouvement qui va se rapprocher de la mouvance néo-nazie de façon tout à fait décomplexée. Il participera activement, entre-autre, à la tentative d’organisation d’un concert de rock nazi (il s’agissait de soutenir Marc bettoni le futur fondateur du Blood and Honour C18, qui était alors en prison pour tentative de meutre, voir article du Scalp Besak : à propos d’un concert nazi le 19 mars); ainsi qu’aux défilés du C9M organisés par Serge Ayoub (dit Batskin) qui dirige le pseudo syndicat solidariste 3ème Voie et la milice d’extrême droite Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires, les JNR. D’ailleurs Laura Jacquot-Strich, compagne de Gaétan Perret responsable du Front-Comtois, était également la responsable de la section locale de 3ème Voie. Fin 2011 son président Gaétan Perret passait devant les tribunaux et écopait d’une « forte » amende pour incitation à la haine raciale. En 2012, le Front-Comtois disparait.

« Purgés » au début du Front-Comtois, certains individus tel que Vincent Larcelet ayant plus d’affinité avec le Bloc Identitaire qu’avec les néo-nazis (la différence est subtile), décident de monter en 2013 une section identitaire, mais surtout un local identitaire dans un village en périphérie de Besançon. C’est l’épisode de la Caborne (La Horde : enquête sur la Caborne…). Une fois révélée au grand public (et surtout à la mairie qui leur loue le local) celle-ci disparaît, et aucun militant identitaire ne recrée une structure.

Durant cette période , Front comtois et Caborne, les relations avec le Front National sont tendues. Marine Lepen et sa représentante locale Sophie Montel tentent de mettre en place la dédiabolisation du parti, et purgent tous les éléments trop « sulfureux » et évitent les connexions avec les structures néo-fascistes. Et si les relations entre le FN et le mouvement identitaire et autres groupuscules fachos sont extrêmement froides, cela n’empêche pas certains militants du Front Comtois et Identitaires d’avoir des contacts personnels toujours cordiaux avec des cadres et des militants du Front National.

Mais suite au départ de Sophie Montel (elle est allée rejoindre les Patriotes de Philippot en 2017), la tendance marion-maréchaliste qui existait déjà fortement dans les sections Jurassienne et Haut-Saonoise a put reprendre l’avantage localement et les rapprochements jugés « interdits » sous l’ère Montel ne le sont plus.

Localement, une personne devient le paradigme de ce rapprochement décomplexé entre Rassemblement National et Génération Identitaire…

2019-2020 Brice Malagoli et Génération Identitaire Besançon

Après la disparition de la caborne en 2013, les Identitaires (en tant que groupe constitué) seront quasiment absents du paysage comtois et ce malgré quelques collages sporadiques faits par des sympathisants et des « caravanes » de recrutements qui se sont avérées infructueuses. Mais fin 2019, une section de Génération Identitaire est créée en Haute-Saône.

Nous allons donc évoquer le cas de Brice Malagoli, le pendulaire du RN70.

Qu’est-ce qu’un pendulaire?

Un pendulaire est un train conçu pour s’incliner dans les courbes. C’est aussi un terme fréquemment utilisé en Suisse et par les travailleurs frontaliers pour désigner une personne qui utilise un moyen de transport pour faire les aller et retours entre son domicile et son lieu de travail. Et avec le temps, l’expression finit par désigner une personne n’ayant pas « le cul entre deux chaises » qui passe sans complexe d’une chaise à une autre, etc. comme une pendule : d’un coté, de l’autre, d’un coté de l’autre… tic-tac.

C’est le cas de Brice qui chemine du RN 70 au GI et de GI au RN, sans trop se poser de questions existentielles…

Brice, 22 ans, est fils d’exploitant-e-s agricoles domicilié-e-s à Vaivre-et-Montoille en bordure ouest de Vesoul (préfecture de la Haute-Saône). Il a suivit des études au lycée professionel Les Huisselets à Montbéliard où il obtiendra en 2017 un baccalauréat professionnel « métiers de la sécurité ». Dîplome en poche, il retourne vivre chez ses parents.

Il est facilement identifiable grace à un tatouage dit réaliste mais dont le resultat esthétique nous laisse sceptique (le mélange mi-tête humaine mi-tête de tigre est vraiment beauf) réalisé par Fata Morgana tattoueuse Belge à Belfort chez The Belfort Tattoo Family en 2019.

1/ Militant au Rassemblement National.

Sa tête apparaît fin avril 2019 sur la page Facebook du Rassemblement National de Haute-Saône lors de la campagne pour les européennes.

Il tracte et colle, le b-a-ba un peu chiant du jeune militant.

Repas du 1er mai à Metz

Face à la désertion militante lors de ce qui avait été lors du règne de son père le traditionnel « 1er mai » place des Pyramides, aux pieds de la statue de Jeanne d’Arc, Marine Lepen trouve une solution de repli en organisant « un banquet patriotique et populaire » en province. En 2018, Nice ouvrit le bal, en 2019 ce fut le tour de Metz. En proche voisin, une délégation du RN70 menée par Maurice Monnier fut présente.

On y retrouve logiquement Brice Malagoli attablé avec les militant-e-s Haut-Saônois-e-s.

Et posant fièrement auprès de Marine Lepen…

… ainsi que de Jordan Barbella le candidat RN lors des européennes.

.Après la campagne des européennes et malgré le score impressionnant du RN lors des ses élections (32,79% en Haute-Saône), le RN Haute-Saône devient moins actif, laissant l’occupation du terrain médiatique à Julien Odoul et au groupe RN du Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté.

Mais le tractage et les banquets patriotiques ne doivent pas être assez enthousiasmant pour un jeune militant. Tout cela manque d’action… surtout quand le RN n’est pas en période électorale.

2/ Création de la section franc-comtoise des Identitaires.

Brice a rejoint « Génération Identitaire » en novembre 2019 après avoir eu un premier contact avec l’un des membres à Dijon, un mois plus tôt. Depuis janvier (2020), il a été promu responsable de la fédération de Franche-Comté, constituée d’une dizaine de personnes dont quatre en Haute-Saône. (source La Presse de Vesoul n°2029)

En décembre 2019, Brice réapparaît sur les réseaux sociaux, et notamment Twitter sous le nom de @bricelefevre5 (brice_lefevre_identitaire). Il est heureusement reconnaissable grâce à son tatouage.

L’emprunt du patronyme Lefevre est certainement une référence à Damien Rieu (de son vrai nom Damien Lefèvre) qui a été une des principales têtes du mouvement Génération Identitaire avant de rejoindre le Rassemblement National et devenir en 2019 l’assistant parlementaire du député européen Philippe Olivier.

La section comtoise se met en place fin 2019. Les premiers collages ont eut lieu sur Vesoul début décembre. Mais quelques collages ont été faits sur Besançon. La copine de Brice, Élise S. y participe également.

Brice se vante également d’avoir organisé des tournées de solidarités auprès « des sans abris français ou assimilés (??) à Besançon et Vesoul » (source La Presse de Vesoul n°2029), mais bizarrement aucune photo n’a été publiée sur le Twitter de Brice… du pur pipeautage.

3/ Campagne pour les municipales de Vesoul.

Rien, quedalle…

Suite à un pathétique imbroglio, le RN ne présente aucune liste à Vesoul, alors que les résultats obtenus lors des européennes pouvaient les assurer de plusieurs sièges au conseil municipal. Le RN a en effet investi en tête de liste une candidate, Léonie Cugnot, qui a démissionné du parti depuis plusieurs mois. Face à ce « couac », le RN et ses responsables régionaux se montrent incapables de désigner un ou une remplaçant-e et de déposer une liste à temps.

voir l’article de France3  » Élections municipales : A Vesoul, le Rassemblement National allait présenter une candidate qui a démissionné du parti« .

On ne sait donc pas si à ce moment, Brice Malagoli fait toujours parti du RN ou s’il en a démissionné puisqu’il ne tractera pas pour le candidat RN.

4/ « White Lives Matter »

Le 13 juin 2020, Brice, ses copains et copines de Génération Identitaire grimpent sur les toits parisiens pour affirmer la primauté de la race blanche et leur dévouement à l’ordre policier, lors de la manif contre les violences policières (La Horde : Manif contre les violences policières à Paris, la provoc des identitaires tourne court).


Délogé-e-s de leur piedestral, et leur banderole dégueulassement raciste arrachée et détachée, nos combattant-e-s de la « race » blanche sont gaiement ammenées en GAV par leurs copains policiers.

Selfie et ambiance bon-enfant dans le panier à salade… si seulement cela pouvait être toujours ainsi.

5/ Pot de départ de Maurice Monnier

Après de nombreuses années à la tête du FN70 puis RN70, Maurice Monnier laisse sa place. Le 1er aout un pot de départ est organisé, on y retrouve Brice.


Dans les « likes » laissés sur la page facebook du RN70, on remarquera les noms de Paul Arnaud Croissant, ancien militant très actif du Front-Comtois et de Pierre Pheulpin militant au PDF et proche de Christophe Devillers… Bref du beau monde qui malgré la dédiabolisation du FN est resté en contact avec les groupes FN locaux.

6/ Camp d’été des Identitaires

Retour du coté identitaire. Du 13 au 14 août 2020, il participe au camp d’été de génération identitaire.

Au programme : activités physiques telles que la descente en rappel (ça peut servir pour monter et descendre d’un toit), et de la boxe (parce que le militant « blanc »se doit d’être viril, et savoir se battre), Mais aussi des conférences lors desquelles on retrouve des personnages comme Jean-Yves Le Gallou qui s’exprime régulièrement dans Valeurs Actuelles et qui a participer au GRECE; Dries Van Langenhove, fondateur de Schild & Vrienden (mouvement de jeunesse nationaliste) et élu Vlaams Belang en Belgique; ainsi que François Bousquet, proche collaborateur de Patrick Buisson et d’Alain de Benoist, rédacteur en chef d’Éléments et cofondateur de La Nouvelle Librairie.

Brice Malagoli au premier rang

7/ Pot de rentrée RN70

Après le départ de Maurice Monnier, celui ci est remplacé de façon peu démocratique (la base locale n’a pas eu son mot à dire) par Antoine Villedieu (policier, ancien membre du RN, qu’il quitte en 2019 pour soutenir le candidat LR lors de municipales, puis retour en été 2020 au RN pour en prendre la direction).

Et comme par hasard, on y retrouve Brice entouré de l’état-major du RN régional. Mais que lui vaut un tel honneur? sa participation à l’action « White Lives Matter » du 13 juin à Paris???

1- Jacques Ricciardetti RN25;  2- Antoine Villedieu RN70; 3- Julien Odoul RN89; 4- julien guibert RN58

 

La presse locale ayant fait mention de la présence de Brice lors de l’action de Génértion Identitaire à Paris le 13 juin, il ne fait aucun doute que le RN en ait été également au courant.

Petit rappel pour la direction du RN : Extrait des Statuts du Rassemblement National, adoptés par l’Assemblée Générale Extraordinaire du 10 mars 2018 et modifiés par l’Assemblée Générale Extraordinaire du 1er juin 2018:

TITRE II : MEMBRES ; ARTICLE 7 − Qualité de membre

[…] Il est rappelé que l’adhésion au Rassemblement National, n’est pas compatible avec l’appartenance à un autre parti ou groupement politique, de droit ou de fait, sauf en cas d’autorisation expresse donnée par le Bureau national sur sa propre saisine ou à la demande du membre en mesure de justifier son adhésion.

Alors? Brice a t’il eu la permission du RN pour jouer les pendulaire?

En tout cas le RN se montre très complaisant avec les militants identitaires. Mais est-ce vraiment une surprise?

8/ Retour définitif au RN70

Depuis l’automne 2020, Brice a fait son retour actif au RN. Il a repris sa place habituelle, il tracte et il colle. Et depuis l’activité identitaire est au point mort.

Si le blog de Génération identitaire, indique toujours la présence d’une section à Besançon, cette dernière ne possède toujours pas de page Telegram (depuis que facebook a banni Génération identitaire, les GI se sont repliés sur le réseau Telegram). Il aparait évident que Brice a été le moteur du groupe Comtois de Génération Identitaire et que son dernier retour au RN ai provoqué la chute de la section locale.

Brice Malagoli à côté de Jean Messiha défenseur de la mouvance identitaire, lors de sa venue à Vesoul le 20 octobre 2020 alors qu’il était encore au RN

Conclusion rapide

Bref, tout ça nous prouve encore une fois que la frontière entre les Identitaires et le Rassemblement nationale est extrêmement poreuse; et pour le cas haut-saônois, elle est inexistante.